Demain c’est LA fin!

24 Juin

Le 24/06/2013

Par Vincent

Résumé :

20/06/2013 (Jour 656)
Trèves jusqu’à Thionville (France !), Distance parcourue : 85,13 km, Temps pédalé : 4h58

21/06/2013 (Jour 657)
Thionville jusqu’à Etain, Distance parcourue : 62,23 km, Temps pédalé : 3h58

22/06/2013 (Jour 658)
Etain jusqu’à L’Epine, Distance parcourue : 103,10 km, Temps pédalé : 6h18

23/06/2013 (Jour 659)
L’Epine jusqu’à La Queue, Distance parcourue : 75,41 km (+20 en voiture), Temps pédalé : 5h12

24/06/2013 (Jour 660)
La Queue jusqu’à Messy, Distance parcourue : 72,66 km, Temps pédalé : 4h28

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On va tout de suite commencer par une petite info organisation. Vous avez été très nombreux (2 ou 3 personnes 🙂 ) à nous demander où l’on pouvait se retrouver pour notre arrivée. Alors ça fait 22 mois qu’on est dehors en pleine nature, au milieu des champs, des forêts, des déserts, etc. On a donc décidé de choisir un lieu d’arrivée s’inscrivant dans cette même lignée. Un endroit vert où les oiseaux chantent et les arbres nombreux : l’Esplanade de la Défense 🙂 ! On vous donne donc rendez-vous demain soir 25/06 à 18h30 DEVANT LES MARCHES DE L’ARCHE DE LA DEFENSE (COTE PARIS). Pas la peine de nous dire qui vient ou ne vient pas, y aura rien à boire 🙂 !

Côté vélo, nous avons donc quitté Trèves (Allemagne) jeudi dernier, motivés à l’idée de retrouver la France. La pluie battante et la foudre nous ont un peu refroidis mais bien heureusement tout s’est soudainement calmé après le déjeuner.

Les amis de la Moselle

Les amis de la Moselle

Le retour du soleil, en tout cas pour un temps, nous a permis de faire une toute petite escapade au Luxembourg et de passer par la ville de Schengen. Ça doit vous dire quelque chose…

C'est tout petit Schengen

C’est tout petit Schengen

Et puis le moment était arrivé de retourner au pays. Avec la disparition des frontières en Europe, nous avons juste eu droit à un basique panneau routier nous indiquant l’entrée dans l’Hexagone. Mais bon, ça y est, on y était, 652 jours après l’avoir quittée, nous roulions à nouveau en France ! On a même eu le luxe d’avoir une piste cyclable de presque 30 km qui nous a amenés jusqu’à Thionville.

Piste cyclable française :-) !

Piste cyclable française 🙂 !

A Thionville, il s’est remis à pleuvoir et on en prit plein la poire pendant les 3 jours qui ont suivis. Du coup, c’était un peu glauque comme ambiance parce que la Moselle côté France, ce n’est pas vraiment comme du côté allemand, en tout cas aux endroits où nous étions. Florange c’est comme Schengen, ça doit vous dire quelque chose, et bien on y est passé. Bon bref, tout ce coin-là, c’était pas top, ça nous a même fait mal au cœur pour les habitants de traverser ces villes « fantômes ». Avec la grisaille, c’était presque un film de science-fiction.

Décor un peu spécial

Décor un peu spécial

Au fond, une énorme usine abandonnée

Au fond, une énorme usine abandonnée

La météo ne s’est pas améliorée et Verdun sous une pluie battante on peut vous dire que ce n’est pas génial pour le moral. Alors un midi on s’est réconforté avec une bonne bavette dans un bon petit bistro comme on les aime. Ah ça faisait longtemps. Ca faisait aussi longtemps qu’on n’avait pas fait un peu de côte… et punaise c’est vallonné la France on l’avait oublié ! Niveau village, ça a nettement changé quand nous avons rejoint la Champagne, le décor a changé. C’est devenu  vraiment sympa.

Ca grimpe

Ca grimpe

Notre Dame de L'Epine

Notre Dame de L’Epine

Quand on vous dit que les villages sont plus sympas :-) !

Quand on vous dit que les villages sont plus sympas 🙂 !

Notre Dame en Vaux, Chalons en Champagne

Notre Dame en Vaux, Chalons en Champagne

Par contre, le temps lui n’a pas changé. Horrible, vent de face bien puissant, pluies, pas très chaud, etc. Pour vous faire une idée, l’apogée c’était la journée de dimanche, ça parlera peut-être à certains d’entre vous. Mais heureusement ce jour-là, nous avions rendez-vous chez Maryse et Guillermo. Donc après avoir crevé (sous la pluie c’est encore mieux), pédalé avec un vent de face pendant un peu plus de 5 heures et le tout avec des ondées dignes de la mousson, et bien tout c’est arrangé. Arrivés à Montmirail (oui, oui celui auquel vous pensez), alléluia Maryse est venue nous chercher en voiture. On a passé une bien bonne soirée réconfortante alors un grand merci à eux deux !

Vent dans la face!

Vent dans la face!

Trempé mais pas mouillé!

Trempé mais pas mouillé!

Je n'vois point d'ours mon seigneur

Je n’vois point d’ours mon seigneur

Avec Maryse et Guillermo

Avec Maryse et Guillermo

Et enfin aujourd’hui, ça ne s’est pas trop mal passé, pas trop de pluie et des petites routes peu empruntées. Que demande le peuple ?! On s’est même trouvé un chouette endroit pour dormir pour notre dernière nuitée du voyage, ça va être royal avec un bon plat de spaghettis . Demain, on prendra la piste cyclable qui suit le canal de l’Ourcq et on sera comme convenu à 18h30 à la Défense.

On vous dit donc à demain pour certains et à plus tard pour les autres !

A demain!

A demain!

De retour au pays !

20 Juin

Le 20 /06/2013

 

On l’avait quittée il y a 652 jours. Aujourd’hui, nous retrouvons notre douce France. Désormais, c’est cap à l’ouest, direction Paris. Le compte à rebours est lancé!

 

La Mère Patrie :-) !

La Mère Patrie 🙂 !

Grosses bises de Thionville.

Recette du mois de juin : Quelques tranches de Pays-Bas, un soupçon de Belgique et une bonne dose d’Allemagne!

19 Juin

Le 19 /06/2013

Par Vincent

Résumé :

• 03/06/2013 (Jour 640)
Amsterdam jusqu’à Bunnik, Distance parcourue : 68,82 km, Temps pédalé : 3h53

• 04/06/2013 (Jour 641)
Bunnik jusqu’à Hank, Distance parcourue : 75,33 km, Temps pédalé : 4h33

• 05/06/2013 (Jour 642)
Hank jusqu’à Alphen, Distance parcourue : 46,85 km, Temps pédalé : 2h47

• 06/06/2013 (Jour 643)
Alphen jusqu’à Aarschot (Belgique), Distance parcourue : 106,46 km, Temps pédalé : 6h03

• 07/06/2013 (Jour 644)
Aarschot jusqu’à Gembloux, Distance parcourue : 70,97 km, Temps pédalé : 4h12

• 08/06 au 09/06/2013 (Jour 645 à 646)
Gembloux

• 10/06/2013 (Jour 647)
Gembloux jusqu’à Wittem (Pays Bas), Distance parcourue : 121,04 km, Temps pédalé : 6h49

• 11/06/2013 (Jour 648)
Wittem jusqu’à Melhem (Allemagne), Distance parcourue : 140,29 km, Temps pédalé : 8h46

• 12/06/2013 (Jour 649)
Melhem jusqu’à Kruft, Distance parcourue : 54,96 km, Temps pédalé : 3h46

• 13/06 au 14/06/2013 (Jour 650 à 651)
Kruft

• 15/06/2013 (Jour 652)
Kruft jusqu’à Weissenthurm, Distance parcourue : 23,43 km, Temps pédalé : 1h36

• 16/06/2013 (Jour 653)
Weissenthurm jusqu’à Ellenz, Distance parcourue : 80,05 km, Temps pédalé : 4h53

• 17/06/2013 (Jour 654)
Ellenz jusqu’à Bernkastel, Distance parcourue : 72,11 km, Temps pédalé : 4h18

• 18/06/2013 (Jour 655)
Bernkastel jusqu’à Trèves, Distance parcourue : 73,97 km, Temps pédalé : 4h03

• 19/06/2013 (Jour 656)
Trèves
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A Amsterdam, on a eu du mal à quitter Céline et son nid douillet tellement on était bien. Mais le vélo est décidément plus fort que tout ! Et puis on avait deux beaux rendez-vous à honorer… On a donc quitté notre copine. Le premier jour, nous avons traversé Utrecht dont le centre est bien sympa. Mais on a surtout été étonnés par la quantité de vélos qu’on y a vus et notamment un parking gigantesque qu’on n’a même pas pu prendre entièrement en photo :

Parking à vélo, Utrecht

Parking à vélo, Utrecht

C'est lequel le mien?

C’est lequel le mien?

Le soir même nous trouvions un bon petit camping à la néerlandaise (donc top)  pour planter la tente. D’ailleurs on ne rigole pas avec le camping aux Pays Bas, il y en a une sacrée quantité ! Au petit matin, nous avons vraiment mais alors vraiment pu apprécier l’expression : « se lever au chant du coq ». La preuve en image :

Debout tout le monde!

Debout tout le monde!

Nous étions donc prêts de bonne heure, toujours aussi motivés à l’idée de profiter des innombrables pistes cyclables du pays. Certes le décor n’était pas aussi enthousiasmant qu’en Hollande du Nord mais quel luxe de pouvoir aller partout sans jamais croiser de voitures ! Et puis on voit tout de même de temps en temps de chouettes bâtisses.

Pas passionnant mais à l'écart de la circulation

Pas passionnant mais à l’écart de la circulation

De belles maisons au toit de chaume

De belles maisons au toit de chaume

D’ailleurs, petite info géographie : La Hollande n’est pas un pays, si si promis. Les Pays-Bas sont en fait composés de plusieurs régions (12) dont la Hollande du Nord et du Sud. Voilà, l’explication, c’est cadeau  🙂 .
A la sortie d’un supermarché, Bernardo nous a invités à passer chez lui. Bernardo est espagnol mais vit aux Pays-Bas depuis 13 ans. Intrigué par nos montures et nos trognes, il est venu engager la conversation et c’est comme ça que nous nous sommes retrouvés dans son salon à discuter pendant 3 heures. Il nous a appris pas mal de choses sur la vie sur place et lui comme nous, étions ravis de parler espagnol. Punaise c’était bon ! On avait l’impression de retourner en Amérique Latine !

Avec Bernardo

Avec Bernardo

Il nous a bien proposé de rester chez lui mais comme on vous l’a dit, on avait rendez-vous. Et mine de rien, poser notre tente chaque soir sur une herbe grasse et verte, ça nous plaît bien. D’autant plus que  comme vous l’avez vu plus haut, le réveil est souvent animé !

Combat de paons

Combat de paons

Pour nos premiers kilomètres en Belgique, on a fait un peu de route avec Emil, un cycliste néerlandais qui faisait une petite « bouclette » de 200 km ce jour autour de chez lui. Il nous a abordés en nous disant : « Vous, vous n’êtes pas comme les autres! Vous voyagez depuis longtemps hein ! ». Bon c’est vrai qu’on n’est pas trop comme les autres cyclos qu’on croise. Ils ont notamment souvent le pif collé sur leur GPS qui leur dit où il faut aller. Nous c’est pas notre truc. On est  plutôt à l’ancienne : carte, boussole et on discute. Donc le père Emil nous dit qu’il connaît le coin comme sa poche et qu’on peut le suivre. Cool, on discute avec Emil et on le suit, bon programme. Sauf qu’Emil lui non plus n’est pas comme les autres mais pas pour les même raisons. En fait on se rend compte un peu trop tard qu’il n’a pas la lumière à tous les étages… Du coup on fait 30 bornes à peu près à l’opposé de la direction où l’on veut aller 🙂 . C’est pas grave, c’est plat, on a du temps et au passage nous sommes arrivés en Belgique.

On arrive en Belgique!

On arrive en Belgique!

On se met en quête de notre premier camping belge et on le trouve mais on pense qu’on n’a pas choisi le meilleur. On vous passe la description des deux  chiens des proprios : deux dogues allemands qui sont venus se « soulager » non loin de la tente (attention où tu marches si tu te lèves la nuit  🙂 ). Par contre les douches, on est obligé de développer. On ne vous dit pas combien la taulière nous a fait payer pour 7 minutes d’eau mais on a jamais payé aussi cher. Franchement, on n’est pas difficile mais vu le prix, c’était abusé. On avait l’impression d’être dans les douches de Fleury Merogis, en tout cas c’est l’idée qu’on s’en fait. On s’y croyait tellement qu’on avait presque peur de faire tomber notre savonnette  🙂 . La photo est bien mieux que la réalité mais ça donne une idée :

Bonne chance

Bonne chance

Le lendemain nous avons rejoint (toujours grâce aux pistes cyclables !) nos amis Angélique et Remi qui habitent à Gembloux près de Namur. Pendant que nous attendions nos potes dans un café, Sandrine a même rencontré un collègue de boulot avec qui on a passé un chouette moment. Cette planète est vraiment minuscule…

Avec Frederic

Avec Frederic

Piste cyclable belge

Piste cyclable belge

Plus petite, mais toujours une piste cyclable

Plus petite, mais toujours une piste cyclable

Nous avions rencontré Angélique (qui attend un petit voyageur) et Remi au Chili, il y a 1 an1/2. Eux aussi étaient à vélo et le courant était super bien passé. Du coup nous sommes restés en contact et nous voilà réunis en Belgique ! On passe un bon week-end tous les quatre. On discute toute la journée, on mange, on va se balader, on va même voir un truc un peu loufoque qu’on ne connaissait pas : un match d’improvisation. Bref, de bonnes retrouvailles cyclotouristiques !

Avec Angélique et Rémi

Avec Angélique et Rémi

Dans les rues de Louvain

Dans les rues de Louvain

Passage par la friterie obligatoire

Passage par la friterie obligatoire

Le week-end passe à toute vitesse et comme d’habitude, il faut dire au revoir aux amis…pour aller en retrouver d’autres ! Et oui nous avions le dernier rendez-vous du voyage à honorer donc retour en Allemagne, youpi ! On quitte Angélique et Remi pour reprendre la route vers l’Est. On traverse Maastricht, l’occasion de faire un dernier coucou aux Pays-Bas et retrouvons l’Allemagne en passant par Aix La Chapelle. En fait nous mettons 3 jours (316 km) pour rejoindre la ville mondialement connue de Kruft  🙂  (4000 habitants), près de Koblenz.

On pédale même un peu le long du Rhin et un soir, on n’est pas loin de battre notre record de kilomètres parcourus en une journée. Ce soir-là nous pensions trouver une petite chambrette dans la ville de Bonn. Mais pas de chance, nous sommes arrivés au même moment où se tenait une grosse conférence sur le climat avec la présence de l’ONU notamment. Du coup, toute la ville était surbookée. On nous a dit plusieurs fois : « Vous savez, les gens viennent de toute la planète pour assister à cette conférence ! ». C’est marrant le concept de prendre un avion pour aller assister à une conférence sur le climat non ? Bref, une fois de plus le camping situé à une quinzaine de kilomètres nous a « sauvés ». On est n’était pas stressé pour un sou, on s’est même dit à un moment qu’on pouvait peut-être essayer de pédaler le plus longtemps possible pour voir 🙂 . Mais nos bâillements faisaient trop de bruit dans le silence de la nuit.

Un peu de vélo le long du Rhin

Un peu de vélo le long du Rhin

Dans les environs de Kruft

Dans les environs de Kruft

Le lendemain, nous arrivions chez Margit et Günter, à Kruft donc. Une journaliste du journal régional prévenue de notre venue était là pour faire quelques photos, ça c’est de l’accueil 🙂 ! Trois jours plus tard nous étions dans le journal où nous apprenions d’ailleurs que nous étions passés par le Canada. On aurait bien voulu 🙂 .

Article paru dans le Rhein Zeitung

Article paru dans le Rhein Zeitung

Günter étant un vrai cordon bleu, nous avons été gâtés pendant les jours passés en sa compagnie. Et de la compagnie, on en a eu ! On a vu toute la famille et on a festoyé comme il se doit !

Un bon repas!

Un bon repas!

On ne prend pas les mêmes mais on recommence!

On ne prend pas les mêmes mais on recommence!

Et comment ne pas parler de Kruft sans parler de la bière! On vous a préparé une petite séries de photos que l’on dédicace à toute notre « famille » d’Allemagne. Merci encore pour ces supers moments !

La double bière sans alcool

La double bière sans alcool

Degustation

Degustation

Prost!

Prost!

Günter est formel : "c'est LE remède!"

Günter est formel : « c’est LE remède! »

Quand on a quitté Kruft, là c’était vraiment les derniers au revoir du voyage. Et pour terminer l’étape Allemande en beauté, on a décidé de suivre la Moselle. Franchement, on en a pris plein les yeux. Du château en veux-tu en voilà, des villages magnifiques, des pistes cyclables du feu de Dieu, des campings de compét’, des pensions sympas et un ciel limpide.

Le long de la Moselle

Le long de la Moselle

Le long de la Moselle

Le long de la Moselle

Le long de la Moselle

Le long de la Moselle

Le long de la Moselle

Le long de la Moselle

Potes de camping

Potes de camping

Petit village

Petit village

Avec Edi, 40 ans de cyclotourisme!

Avec Edi, 40 ans de cyclotourisme!

Jolie placette

Jolie placette

En parlant du temps, on n’a pas vu la pluie depuis le 29 mai ! Pas mal hein ! Mais quelque chose nous dit que ça ne va pas tarder à mouiller. On ne s’en plaindrait même pas vu qu’ici ça fait 4 jours qu’on est au-dessus de 30°C. On a même frôlé les 40 ! Du coup, comme ça cogne dur, on a dû ressortir les gapettes qu’on nous avait offertes à San Antonio (la classe!) 🙂 :

La classe au féminin :-)

La classe au féminin 🙂

La classe au masculin :-)

La classe au masculin 🙂

Pour notre dernière pause allemande, nous sommes restés deux nuits à Trèves, ville la plus ancienne d’Allemagne qui possède quelques vestiges de l’époque romaine.

La Porta Negra, porte fortifiée de l'époque romaine

La Porta Negra, porte fortifiée de l’époque romaine

Basilique de l'empereur Constantin

Basilique de l’empereur Constantin

Cathédrale de Trèves

Cathédrale de Trèves

Les thermes impériaux de l'époque romaine

Les thermes impériaux de l’époque romaine

Enfin voilà, demain nous quittons l’Allemagne pour rejoindre notre dernier pays d’où on vous fera un petit coucou ! Allez on vous donne un indice : paraît qu’ils font de la bonne baguette par là-bas…

Dernier indice :-)

Dernier indice 🙂

D’Hambourg à Amsterdam, mouillés mais heureux!

3 Juin

Le 03/06/2013

Par Vincent

Résumé :

• 12/05 au 17/05/2013 (Jour 618 à 623)
Hambourg

• 18/05/2013 (Jour 624)
Hambourg jusqu’à Raa, Distance parcourue : 58,35 km, Temps pédalé : 4h05

• 19/05/2013 (Jour 625)
Raa jusqu’à Kreidesee, Distance parcourue : 52,48 km, Temps pédalé : 3h24

• 20/05/2013 (Jour 626)
Kreidesee jusqu’à Gnarrenburg, Distance parcourue : 50,04 km, Temps pédalé : 3h21

• 21/05/2013 (Jour 627)
Gnarrenburg

• 22/05/2013 (Jour 628)
Gnarrenburg jusqu’à Gros Mackensted, Distance parcourue : 65,07 km, Temps pédalé : 4h07

• 23/05/2013 (Jour 629)
Gros Mackensted jusqu’à Visbek, Distance parcourue : 57,52 km, Temps pédalé : 3h54

• 24/05/2013 (Jour 630)
Visbek jusqu’à Löningen, Distance parcourue : 56,08 km, Temps pédalé : 3h34

• 25/05/2013 (Jour 631)
Löningen

• 26/05/2013 (Jour 633)
Löningen jusqu’à Meppen, Distance parcourue : 55,17 km, Temps pédalé : 3h44

• 27/05/2013 (Jour 634)
Meppen jusqu’à Laar, Distance parcourue : 69,36 km, Temps pédalé : 4h29

• 28/05/2013 (Jour 635)
Laar jusqu’à Hattem (Hollande !), Distance parcourue : 78,09 km, Temps pédalé : 4h45

• 29/05/2013 (Jour 636)
Hattem jusqu’à Huizen, Distance parcourue : 101,44 km, Temps pédalé : 6h30

• 30/05/2013 (Jour 637)
Huizen jusqu’à Amsterdam, Distance parcourue : 43,77 km, Temps pédalé : 2h49

• 31/05 au 02/06/2013 (Jour 637 à 639)
Amsterdam
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Après une bonne pause à Hambourg, nous avons repris la route. Ces quelques jours passés dans la deuxième plus grande ville d’Allemagne nous ont permis de nous remettre à l’heure européenne. Ou plutôt au climat européen… La dernière fois que nous avions pédalé, c’était de l’autre côté de l’atlantique, sous le soleil. Pour notre première journée à vélo chez les Teutons, c’était grisaille pour commencer et grosse pluie glacée pour continuer.  Malgré ces conditions pas vraiment optimales, nous avons tout de même réussi à apprécier cette reprise. Les pistes cyclables allemandes y sont peut-être un peu pour quelque chose.

On quitte Hambourg

On quitte Hambourg

Et c'est parti!

Et c’est parti!

On se croirait en Japonie

On se croirait en Japonie

Et puis au milieu de toute cette pluie, on a même réussit à rencontrer un cycliste avec qui on a fait un peu de route. Sven est belge, il a 28 ans et fait un « petit » tour à vélo de quelques mois en Europe. C’est super pratique d’avoir Sven avec nous et surtout vers 19 heures quand la pluie tombe comme jamais. Sven parle français, flamand, anglais, italien, espagnol et… allemand. Du coup, comme notre allemand à nous était encore bien hésitant ces premiers jours, Sven est allé en éclaireur demander dans une ferme si l’on pouvait planter nos tentes sous un hangar. Oui mais voilà, pour Karin et Bernd c’est hors de question ! C’est dans la maison au chaud ou nulle part ! Nous voilà donc invités à passer la nuit tous les trois au sec, au chaud, dans un bon lit et le tout après une bonne douche et un bon repas. On passe une super soirée, nous sommes 10 !

Le lendemain matin on reprend la route, malgré les multiples sollicitations visant à nous faire rester. Sven reste, il fait 2 degrés.

En famille!

En famille!

Il fait froid et moche mais au moins il ne pleut plus alors on a envie d’en profiter. On ne vous cache pas que du temps pourri on en a eu à volonté ces deux dernières semaines, en fait c’est comme ça depuis qu’on a débarqué en Europe. Mais comme on est sur le même continent que la plupart d’entre vous, on ne vous apprend rien. On est comme vous, on se demande pourquoi ils ont foutu le mois de novembre à la place du mois de mai ! Mais bon vous nous croirez ou pas, on se plaît, on a peut-être même jamais pédalé aussi sereins de tout le voyage. En fait l’Allemagne est truffée de pistes cyclables, du coup c’est super agréable. De plus, on ne fait que traverser des petits villages et petites villes ultra paisibles. On passe le plus clair de notre temps au milieu des champs ou des forêts, les oiseaux gazouillent, c’est tout vert et tout mouillé 🙂 . Des fois on voit même un peu le soleil ! Et ces pistes cyclables, quel bonheur ! C’est vraiment génial de pouvoir pédaler en ne se souciant de rien. On pense même qu’il est possible de traverser tout le pays sans partager une seule fois la route avec les voitures !

Jolie maison

Jolie maison

La cambrousse

La cambrousse

Sont bizarres ces boeufs

Sont bizarres ces boeufs

Dans les bois

Dans les bois

Moutons curieux

Moutons curieux

Un vieux gréement

Un vieux gréement

Brême

Brême

Une double crevaison!

Une double crevaison!

Oh des p'tits agneaux

Oh des p’tits agneaux

Ouahou! Du soleil!

Ouahou! Du soleil!

Avec cette météo très capricieuse, il n’est pas toujours évident de camper. On varie donc les plaisirs et on s’offre de temps en temps des petites pensions où les gens nous font toujours de supers rabais. Il faut dire que la saison ne doit pas être top pour les professionnels du tourisme alors peut-être que ça joue aussi. Et peut-être aussi que quand on arrive trempé gelé pour savoir si il y a une chambre de libre à un tarif « cyclos en fin de budget » et bien peut-être qu’on fait un peu pitié. Mais on pense surtout que les allemands sont sympas et accueillants. C’est même un constat. Et attention, les chambres nickels et les énormes petits dejs ! C’est du lourd !

Bonté divine!

Bonté divine!

Un bon mois de novembre!

Un bon mois de novembre!

Un soir où pour changer ça caillait bien, on nous a fait un cadeau un peu spécial. Le proprio d’un camping nous demande si l’on veut prendre une douche. Jusque-là rien de spécial. Sauf que nous, on lui répond en cœur : « non ». Là on a senti que le type hallucinait un peu. Deux cyclistes en fin de journée qui ne veulent pas se laver ? Bah ouais mon gars, il fait méga froid dans ton pays donc on ne transpire pas une goutte et tout ce qu’on veut c’est dormir. Le mec insiste un peu et Sandrine lui demande si l’eau est chaude (sûrement un vieux réflexe d’Amérique du Sud). Là les yeux du taulier sont complètement écarquillés, il doit penser qu’on vient d’une autre planète. Bien évidemment que l’eau est chaude, nous sommes en Europe et surtout en Allemagne ! Mais l’eau a beau être chaude, on est toujours pas motivés pour un sous. Du coup le type craque et doit vraiment nous prendre pour des barges. Il nous colle les jetons dans les mains et nous dit : cadeau ! Alors on voudrait s’excuser d’avoir contribué à la légende disant que « les français sont sales » mais franchement, le choc des cultures, c’est pas trop bon ? 🙂 .

Glagla

Glagla

On approche des Pays Bas

On approche des Pays Bas

A+ l'Allemagne

A+ l’Allemagne

On change de pays!

On change de pays!

Comme vous le savez, on a jusqu’à la fin du mois pour rentrer à la casbah donc on prend notre temps, on visite et on fait des zigzags. Du coup on a décidé d’aller faire un petit coucou à une amie à Amsterdam ! On peut donc vous parler un peu des Pays-Bas, LE pays du vélo. On y a pédalé que 4 jours pour l’instant mais ce qu’on peut dire c’est que ce n’est pas usurpé, c’est vraiment LE pays du vélo. On trouvait déjà qu’en Allemagne c’était royal mais alors là au niveau pistes cyclables ils sont injouables ! Et jusqu’à maintenant on a été très surpris par la beauté des villages hollandais. Dernier élément qui nous fait aussi apprécier ce pays à vélo : le retour du soleil ! On a bien eu le droit à une journée exécrable où sur 100 km pédalés, on en a fait 70 sous la pluie (et le froid bien sûr) mais globalement ça commence à sentir un tout petit peu l’été. Mais faut pas s’emballer hein :-).

Trop bien le camping

Trop bien le camping

Une belle barquasse

Une belle barquasse

Petit village hollandais

Petit village hollandais

Ils doivent être bien là, non?

Ils doivent être bien là, non?

C'est menaçant hein!

C’est menaçant hein!

Château-bateaux

Château-bateaux

Nouveau sport : le slalom mouton

Nouveau sport : le slalom mouton

Joli p'tit port

Joli p’tit port

Effet d'optique ? :-)

Effet d’optique ? 🙂

A Amsterdam donc, Céline nous a reçus comme des princes. Elle a fait vibrer nos papilles à grands coups de délicieuses recettes ! On s’est régalés. Céline nous a aussi fait découvrir quelques jolis villages autour de la capitale, c’était vraiment agréable. Et tenez-vous bien, pas une goutte de pluie et même du soleil (on n’a pas dit chaleur) pendant tout le gros week-end que nous avons passé chez elle ! On a aussi fait de la bonne grosse nuit de 10 heures, ça ronflait sévère ! Et enfin, comme vous le savez, les filles font quoi quand elles se retrouvent ? Elles discutent non-stop :-)!

Amsterdam

Amsterdam

Du fromage à Edam s'il vous plaît!

Du fromage à Edam s’il vous plaît!

Plage mousseuse

Plage mousseuse

Haarlem

Haarlem

On vous présente Noa l'un des deux chats de Céline

On vous présente Noa l’un des deux chats de Céline

On te fait un gros big-up Céline pour ces supers moments passés en ta compagnie et on vous attend de pied ferme toi et Rick à Courbiche :-)!

Avec Céline

Avec Céline

Enfin voilà, on va continuer à profiter de ces dernières semaines bien comme il faut. On va quitter Amsterdam dans quelques minutes et mettre le cap vers le Sud. On va donc encore apprécier les belles pistes des néerlandais avant d’aller faire un tour au pays du Waterzooï !

A très très bientôt !

A bientôt!

A bientôt!

Il était un petit navire…

13 Mai

Le 13/05/2013
Par Vincent

Résumé :

• 03/05 au 12/05/2013 (Jour 609 à 618)
Traversée New York-Hambourg en bateau avec une escale à Southampton (Royaume-Uni)

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« En mai, fait ce qu’il te plaît ! ». Tout le monde connaît ce proverbe. Et bien nous l’avons respecté à la lettre 🙂 ! Ca fait d’ailleurs un bon bout de temps qu’on l’utilise pour tous les mois. En lisant le titre de l’article et le petit résumé ci-dessus, vous avez bien compris que nous sommes de retour sur le « Vieux Continent ».
En fait, ça faisait un petit moment qu’on avait prévu ce retour par bateau. Ça nous tenait à cœur car quand on a quitté la France le 9 septembre 2011 pour rejoindre l’Argentine, c’était déjà par voie maritime (cargo). Alors comme ça nous avait beaucoup plu, on a remis le couvert. Bon, ce départ depuis New York, cela veut aussi dire que nous avons dû faire une croix sur le Canada, vous l’aurez aussi compris. Mais après moult recherches, nous n’avons rien trouvé qui pouvait correspondre à nos dates au pays du sirop d’érable. A vrai dire, on se console en se disant que ce n’est pas plus mal car vous avez tous remarqué que cette année, l’hiver a mis beaucoup de temps à faire ses bagages, le vilain ! Quand nous avons embarqués au port de Brooklyn (ouais y a un port à Brooklyn, un gros même !), il neigeait encore dans le Nord des Etats-Unis donc imaginez ce que ça peut donner au Canada, imaginez ce que ça peut donner à vélo (c’est ce qu’on se dit pour se consoler 🙂 ).
On a aussi toujours eu conscience que si nous allions passé 2 mois ½ au Canada comme nous l’avions prévu il y a bien longtemps, il faudrait nous résoudre à prendre l’avion et rentrer directos à Roissy. Une sorte de téléportation qui ne nous faisait pas du tout mais alors pas du tout envie. En gros, tu termines ton voyage dans un aéroport, on vient te chercher ou tu pédales, une heure plus tard t’es chez toi (chez tes parents) et t’as pas posé tes sacoches que tu reprends le boulot ! Non, non et non, on ne veut pas que ça finisse comme ça! En plus, on a la chance d’avoir le choix alors on ne va pas se gêner.
Donc grâce à Remi et Angélique, deux amis cyclistes belges qui nous avaient glissé l’idée de rentrer via un bateau de croisière, nous avons expérimenté un autre type d’embarcation. Au début, nous n’étions pas très chauds : « Croisière merci, on n’est pas à la retraite ! Va falloir s’habiller comme Higgins dans Magnum, merci aussi ! Etc. » Et puis, Angélique nous a envoyé l’adresse d’un site Internet où les prix des croisières hors saison étaient vraiment alléchants ! Sandrine a sorti son boulier, moi j’ai senti mes racines aveyronnaises faire surfaces… punaise… c’était un bon plan ! Ni une ni deux c’était réservé, depuis le 4 mars pour être précis. Alors comment dire, ça n’a rien à voir avec le cargo, rien à voir non plus avec la coque de noix qu’on avait pris pour rejoindre le Panama depuis la Colombie… en fait, le mieux c’est de vous montrer la bête (la belle plutôt) :

Queen Mary 2

Queen Mary 2

Quelques petites caractéristiques : 345 mètres de long, 40 de large, 72 de haut, 13 ponts, 1309 cabines, 2618 passagers et 1240 personnes constituent l’équipage. J’allais oublier les 7 restos, les 13 bars, les 3 piscines, les magasins, le cinéma, le planétarium, la salle de spectacles, la salle de bal, la discothèque, le casino, la bibliothèque et j’en ai encore sous la semelle…
Et tenez-vous bien, c’est du « made in France », tout droit sorti des Chantiers de l’Atlantique à Saint Nazaire !

Made in France

Made in France

A New York, quelques jours avant d’embarquer, nous consultons les recommandations pour le voyage. Un paragraphe retient particulièrement notre attention, celui qui concerne la tenue vestimentaire. Ah ça on ne l’avait pas vraiment prévu, mais va falloir se saper ! Sous peine notamment de se voir refuser l’accès aux restaurants. Qu’on rate les concours de bridge, les ateliers canevas ou les conférences sur les napperons, ça nous brise le cœur mais on peut survivre 🙂 . Mais qu’on passe à côté de bon petits plats parce qu’on ne rentre pas dans les clous, pas question ! Vous pouvez tout nous enlever mais pas la bonne bouffe ! Du coup à New York, Sandrine nous a dégoté un big mall pour faire des emplettes. En parlant de moi, elle dira que « c’était comme d’emmener un chat se doucher ». Faut dire que le shopping pour moi c’est un vrai supplice. Histoire de me « chauffer » encore un peu plus, dans le bus qui nous mène dans ce gigantesque centre commercial, des touristes de toute la planète sont là avec d’énormes valises vides, motivés comme jamais pour les remplir à grand coups de carte bleue. Partir en vacances pour faire les magasins, ça nous paraît vraiment absurde. Elle tourne pas rond cette planète ! A notre grand étonnement, la session habillage se passe bien. Avec l’aide de Sandrine, en faisant seulement 2 magasins et en moins de 2 heures, je suis équipé de la tête aux pieds et pour un prix imbattable. En France, ça nous aurait pris plusieurs semaines ! C’est peut-être pour ça que tout le monde vient « shopper » ici… On ne cautionne toujours pas mais on arrive presque à comprendre 🙂 . Sandrine aussi trouve rapidement son bonheur et m’explique qu’elle était obligée d’acheter un sac à main « Tu comprends avec un sac à main ça change tout». Voilà le résultat :

Miss Sandrine

Miss Sandrine

Mister Vincent

Mister Vincent

On a bien eu raison de se plier (un peu) aux règles car la nourriture était super bonne. Au début on s’est demandé si on n’avait pas acheté nos habits pour rien vu que le croisiériste est anglais et que les anglais niveau bouffe, c’est pas vraiment ça, non ? 🙂 . Mais il n’en était rien, on a pu exploser nos papilles et en quantité gargantuesques, miaaaam ! Cerise sur le bateau, il y avait même des chariots de fromages ! Sandrine a donc pu atténuer un tout petit peu ce manque qui la tiraille depuis longtemps. De mon côté, j’ai fait une overdose de sushis, c’est le monde à l’envers 🙂 . Nos accoutrements ne nous ont tout de même pas permis d’accéder au bal « black and white » et d’autres trucs dans le même genre mais franchement le smoking Zegna et la robe de soirée, faut pas pousser! En plus on n’avait pas de canne 🙂 .

La meilleure amie de Sandrine...

La meilleure amie de Sandrine…

Un petit gouter!

Un petit gouter!

Sur le bateau, si on le souhaite, on peut se concocter un programme ultra chargé. En gros, toute les demies-heures il y a quelque chose qui se passe. Manger, dormir, aller à la salle de sport, cinéma, concert, spectacle, match de foot à la télé, jeux de société et lecture. Voilà de quoi son faites nos journées. La salle de sport et les matchs de foot, c’est plutôt pour moi (si c’est pas un bon cliché ça !). Même si Sandrine était motivée à l’idée d’aller se défouler sur les machines, le roulis en a décidé autrement pour elle. Après une séance de sport, elle nous a gratifié d’un gros vomito dans l’intimité de notre cabine conclu par : « tu vois ! tu veux jamais m’croire quand je dis que ça va pas! » 🙂 . Par contre, s’il y a bien quelque chose qui ne la rend pas malade, c’est la lecture ! On ne peut même plus appeler ça de la lecture : un pavé par jour et on ne compte pas les magazines ! Il faut dire que la bibliothèque du bateau compte plus de 10 000 ouvrages…

Y a du bouquin!

Y a du bouquin!

La phrase du voyage : "Attends je finis ma page".

La phrase du voyage : « Attends je finis ma page ».

Mais où est Patrick Sebastien :- ) ?

Mais où est Patrick Sebastien :- ) ?

Un bon moment de détente

Un bon moment de détente

Défouloir

Défouloir

On a toujours considéré cette croisière comme le moyen qui nous permettrait de rentrer en Europe et rien de plus. Ça a été le cas. On a bien essayé de discuter avec quelques voyageurs mais ils étaient froids comme la banquise. C’est finalement avec l’équipage qu’on aura eu le plus d’échanges, peut-être parce qu’on avait à peu près le même âge… ou qu’on faisait partie des rares à leur parler normalement. En fait, on n’était pas vraiment à notre place sur ce bateau mais on s’est adapté. Mais surtout, on a dormi comme des gorets ! On avait beau avoir la catégorie de cabine la plus économique, c’était quand même la classe ! :

Ca change de la tente...

Ca change de la tente…

Durant la traversée, nous avons eu le droit à une journée d’escale à Southampton chez nos amis Britons. Ca faisait du bien de se dégourdir les guibolles et la ville était sympa. De plus, ça faisait bien longtemps qu’on n’avait pas senti comme un petit parfum d’Europe, on dit bien « comme » .Par contre, vous me croirez ou non mais au fur et à mesure que le bateau s’est approché de l’île de Will et Keith, et bien le temps s’est gâté, les nuages et la pluie sont apparus. Et imaginez-vous qu’après avoir quitté l’Angleterre, le soleil est revenu. Ce n’est donc pas un mythe 😉 !

Pas de doute, nous sommes proches de l'Angleterre :-)

Pas de doute, nous sommes proches de l’Angleterre 🙂

Au vu des prestations (et du prix) qui étaient irréprochables, il faudrait vraiment être des gros nazes pour se plaindre. Quand on pense aux endroits pourris dans lesquels on a dormi, la nourriture dégueu qu’on s’est parfois coltiné, non on ne peut vraiment pas se plaindre de voyager sur le Queen Mary 2 ! On a d’ailleurs bien profité de tout ce qu’on pouvait… Au final c’était tout simplement un autre chapitre de cette aventure. En fait, peut-être même qu’un jour on renouvellera l’expérience mais dans 40 ans 🙂 .
En tout cas on se rappellera longtemps de ce moment où nous avons quitté New York. Ce moment où l’on regardait la gorge serrée, le continent américain s’éloigner petit à petit. Pour nous, ça avait vraiment un goût spécial, un goût de fin de voyage. Il est loin le jour où nous avons débarqué du « Rio Madeira » à Buenos Aires le 27 septembre 2011…

Snif, snif

Snif, snif

Mais l’aventure n’est pas finie et l’arrivée à Hambourg nous l’a rappelé…Et oui comme on vous l’a dit en début d’article, on a beau être de retour sur le « Vieux Continent » après l’avoir quitté il y a 20 mois, nous ne sommes pas encore à la maison !

On profite de 3 jours dans la belle ville portuaire d’Hambourg pour visiter, se remémorer nos cours d’Allemand (c’est pas gagné, fichtre !), envoyer un colis contenant nos déguisements de croisière et étudier un peu le terrain pour la suite! Mais la suite c’est quoi ? Bon, l’idée est d’être de retour au bercail et à vélo bien sûr, vers le 1 er juillet, un mois avant la reprise du boulot… Ca nous laissera du temps pour revoir la famille, les potes, profiter de l’Aveyron, faire des démarches et essayer de se réadapter doucement à cette « ancienne » vie. Donc en résumé on a un point « A » qui est Hambourg, un point « B » qui est Paris et 1mois ½ pour rallier les deux bouts. Entre Hambourg et Paris, tout est permis, rien n’est figé. D’ailleurs, si vous êtes entre le point « A » et le point « B » et que vous avez envie de voir à quoi on ressemble en vrai, on se fera un plaisir de pédaler jusqu’à chez vous ! Oui oui c’est une perche tendue 🙂 !

Sinon comme d’hab, on vous racontera tout, ou presque 🙂 .

Bis bald amis lecteurs !

De retour en Europe!

De retour en Europe!

Ps : Sandrine n’a pas de boulier :-).

De la Louisiane à New York

3 Mai

Le 03/05/2013
Par Sandrine

Résumé :

05/04/2013 (Jour 581)
DeRidder (Louisiane) jusqu’à Mamou, Distance parcourue : 98,69 km, Temps pédalé : 5h26

• 06/04/2013 (Jour 582)
Mamou jusqu’à Marksville, Distance parcourue : 95,88 km, Temps pédalé : 4h54

• 07/04/2013 (Jour 583)
Marksville jusqu’à New Roads, Distance parcourue : 100,14 km, Temps pédalé : 5h34

• 08/04/2013 (Jour 584)
New Roads jusqu’à St Francisville, Distance parcourue : 34,96 km, Temps pédalé : 1h59

• 09/04/2013 (Jour 585)
St Francisville jusqu’à Natchez (Mississipi !), Distance parcourue : 103,62 km, Temps pédalé : 4h46

• 10 au 11/04/2013 (Jour 586 à 587)
Natchez, visite de la ville, repos, restos, corvées, etc.

• 12/04/2013 (Jour 588)
Natchez jusqu’à Rocky Springs, Distance parcourue : 97,54 km, Temps pédalé : 5h00

• 13/04/2013 (Jour 589)
Rocky Springs jusqu’à Madison, Distance parcourue : 94,62 km, Temps pédalé : 5h21

• 14/04/2013 (Jour 590)
Madison jusqu’à Kosciusko, Distance parcourue : 82,20 km, Temps pédalé : 4h27

• 15/04/2013 (Jour 591)
Kosciusko jusqu’à Mathiston, Distance parcourue : 77,65 km, Temps pédalé : 4h07

• 16/04/2013 (Jour 592)
Mathiston jusqu’à Tupelo, Distance parcourue : 100,78 km, Temps pédalé : 5h10

• 17/04/2013 (Jour 593)
Tupelo jusqu’à Oxford, Distance parcourue : 84,48 km, Temps pédalé : 4h32

• 18/04/2013 (Jour 594)
Oxford, repos forcé (tempête), visite, corvées, etc.

• 19/04/2013 (Jour 595)
Oxford jusqu’à Senatobia, Distance parcourue : 79,80 km, Temps pédalé : 4h20

• 20/04/2013 (Jour 596)
Senatobia jusqu’à Memphis (Tennessee !), Distance parcourue : 73,08 km, Temps pédalé : 3h48

• 21 au 23/04/2013 (Jour 597 à 599)
Memphis, visite de la ville, concerts, repos, corvées, visite de Graceland, match de baseball, etc.

• 24/04/2013 (Jour 600 !)
Train Memphis-Nouvelle Orléans

• 25 au 26/04/2013 (Jour 601 à 602)
Nouvelles-Orléans, visite, balade, restos, festival de jazz, etc.

• 27 au 28/04/2013 (Jour 603 à 604)
Train Nouvelle Orleans-New York

• 29/04 au 02/05/2013 (Jour 605 à 608)
New York, visites, balade, repos, restos, corvées, etc.
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Louisiane en vue ! C’est en passant devant un panneau indiquant « Bienvenue en Louisiane » que l’on s’est rendu compte qu’on avait changé d’Etat. Ici changer d’Etat, c’est comme changer de pays, tant les Etats-Unis sont un immense pays. On attend toujours ce moment avec impatience, car on sait que l’on va trouver plein de choses nouvelles de l’autre côté de la « frontière ».Et il faut dire que pour nous à vélo, au-delà des vraies différences que l’on constate d’un Etat à un autre, c’est surtout le sentiment de continuer de progresser qui est présent à chaque fois. C’est plutôt agréable…

C’est toujours avec Wayne, notre ami rencontré au Texas, qu’on entre en Louisiane. Pour nous trois, les images qui nous viennent tout de suite en tête sont les écrevisses, les bayous, la cuisine cajun et la musique (et Bernard et Bianca pour Vincent l’immature). On est emballé ! De plus il faut que l’on profite de ces moments car il ne nous reste que quelques jours à pédaler ensemble avant de se séparer, Wayne continuant vers l’Est et nous, remontant vers le Nord.

Chacun sa route, chacun son chemin

Chacun sa route, chacun son chemin

Vincent et Wayne ont pour habitude, après chaque journée de pédalage, de boire une ou deux petites bières. C’est devenu un rituel. En gros, dès qu’on arrive à l’étape prévue, le réflexe est de chercher une station-essence (et oui, c’est là où l’on trouve le plus facilement de l’alcool…) et ils sont là, tous les deux, en habits de sport à boire leur binouze. Mais depuis qu’on est en Louisiane, on a du mal à trouver de l’alcool. Incroyable. Au bout de 3 stations-essence visitées, on s’aventure à chercher une réponse auprès des gens qu’on croise. « Mais pourquoi est-ce qu’on ne trouve pas de bière ici ? », voilà en gros la question. Et la réponse est : « parce que vous êtes en face d’une église ». Hein ? Bah oui, ici, dans la « Bible belt », on n’a pas le droit de vendre d’alcool lorsqu’on a une église à côté jusqu’à une certaine distance. Le truc, c’est qu’il y a des églises partout… Par contre, il semblerait que la loterie et les cigarettes soient autorisées… Heureusement pour les garçons, des gens finissent par nous indiquer un repère plus loin. Ouf, ces deux-là sont sauvés et moi je peux déguster mon ice tea !

La bière de trop

La bière de trop

Pour notre première nuit en Louisiane, Wayne nous dégote un endroit génial. Nous dormons dans un tipi en bois ! L’endroit, tenu par une dame allemande, est assez unique et très agréable.

Dehors

Dehors

Dedans

Dedans

Un alpaga en Louisiane

Un alpaga en Louisiane

Ici, les gens nous disent souvent parler français mais c’est plutôt de l’acadien mélangé à du créole. En tout cas, même en ouvrant grand les yeux et surtout les oreilles, on ne comprend franchement pas tout mais on rigole bien.

En partant de bonne heure d’une ville charmante appelée Mamou, on entend de la musique live sortant d’un bar. La curiosité l’emporte. On s’approche du bar en question et là, on voit une dizaine de grosses Harley Davidson alignées et aussi des vélos. Hum, intéressant. Un homme nous accoste et nous explique que tous les samedis matins les gens du coin viennent tous faire la fête, écouter de la musique et boire. Ouh mais c’est que ça devient intéressant ! On « gare » nos vélos comme les motards ont garé leurs Harley et on file dans le bar.

Y a du biker à l'intérieur

Y a du biker à l’intérieur

A l’intérieur, l’ambiance bat son plein et la musique est top, c’est du Zydeco. Il est 9 heures et demi du matin et l’endroit est presque plein à craquer. Les gens picolent et les couples dansent le rock. C’est plutôt bon enfant et peu à peu, on voit débarquer une foule de cyclistes à moitié déguisés. Ils sont 250 et font une sorte de boucle de 4 jours dont le thème est la musique et la fête. En gros, ils font de courtes journées de pédalage et font constamment la fête. La moyenne d’âge doit être de 65 ans et ils ont franchement l’air de s’amuser. Un genre de spring break quoi… 

Pas d'heure pour faire la fête

Pas d’heure pour faire la fête

En tout cas, si c’est ça la Louisiane, ça nous plaît !!!

C’est aussi à quelques dizaines de km de Mamou que les frères de Wayne accompagnés d’un ami doivent venir le rejoindre pour pédaler une petite semaine tous ensemble. C’est ainsi qu’on se retrouve invité dans un hôtel Hilton comme des princes et à se relaxer dans le jacuzzi. Enfin, tous les hommes sauf moi. Voyez-vous parfois je fais des petites « crises » de timidité, allez savoir pourquoi. En tout cas, ça rigole, ça boit et ça fume des cigares dans le bain. La récupération sportive parfaite, n’est-ce pas ? 

Des bons litous

Des bons litous

Le dîner sera lui aussi mémorable. On a droit à un énorme plateau d’écrevisses bien épicées chacun, un met typique de la Louisiane. 3 voire 4 kilos par personne !!! Autant vous dire que le dîner a bien duré quelques heures… !

Portion individuelle

Portion individuelle

Les garçons font couler tout ça avec...de la bière

Les garçons font couler tout ça avec… de la bière

Pédaler en compagnie des frères Goglin (c’est leur nom de famille) et de Dean (un ami de Wayne) est un pur plaisir. Les blagues fusent à toute heure de la journée et l’organisation nickel. Ah oui, j’ai oublié de vous dire que c’est la première fois qu’on est assisté par une voiture qui porte nos sacoches et nous ravitaille en TOUT ce qu’on veut QUAND on veut !! Ça, c’est une journée de cyclotourisme de luxe !

Avec les frères Goglin et Dean

Avec les frères Goglin et Dean

Pour notre dernière soirée tous ensemble, nous festoyons dans un restaurant au bord d’un lac les pieds dans l’eau. Un cadre des plus plaisants. Je me laisserai même convaincre par un petit cigare (un Cohiba, siouplait) pendant que les autres font claquer les glaçons dans leurs verres de Bourbon. Ce n’est pas parce que chacun d’entre eux ont plus du double de notre âge qu’ils ont perdu le goût de la fête et de la déconne, ce sont même des maîtres en la matière… !

Sympa le dîner

Sympa le dîner

En fonction du temps qui nous reste avant de devoir quitter le pays, nous sommes tentés de continuer avec Wayne et effectuer la traversée totale des Etats-Unis jusqu’en Floride avec lui mais cela signifie de longues journées de pédalage sans avoir la possibilité de prendre des jours pour visiter les villes intéressantes en chemin. On aime bien faire des bonnes journées mais on aime bien avoir le choix quand même ! Et comme c’est pas trop notre truc de devoir tenir un planning serré, de nous presser, tout ça tout ça, on a vite éliminé cette option. On a donc sorti la graaaaaande carte des States et on a regardé ce qu’il était possible de faire et les coins qui nous intéressaient.

Pourquoi pas remonter vers l’Etat du Mississipi et du Tennessee jusqu’à Memphis ? Sur les conseils de Wayne et après avoir lu le récit de Céline et Guillaume (leszamériques.blogspot.com), on opte pour la Natchez Trace Parkway. C’est une route touristique de 800 km qui serpente à travers les bois pour nous déposer au sud de Nashville. De plus, cette route est dite « bike friendly » donc si on nous aime dans ce coin-là, allons-y !

Nous on va là

Nous on va là

L’heure de la séparation avec Wayne est arrivée. Comme à chaque fois depuis le début du voyage, c’est pas toujours facile de dire au-revoir à des gens qu’on a beaucoup appréciés. Wayne, lui, c’était encore différent car c’est le seul cycliste rencontré avec qui on a pédalé… et pendant près de 2000 km qui plus est!

Natchez, où débutera la Natchez Trace Parkway, est une ville très agréable au bord du fleuve Mississipi. Les maisons sont sublimes. On se croirait dans « Autant en emporte le vent ». On en profite pour se reposer et se balader tranquillement.

Youpi un nouvel Etat!

Youpi un nouvel Etat!

Aux abords de Natchez

Aux abords de Natchez

A Natchez on aperçoit des steam boats sur le Mississipi

A Natchez on aperçoit des steam boats sur le Mississipi

Natchez

Natchez

Fais pas ta tête de cochon

Fais pas ta tête de cochon

Eglise à Natchez

Eglise à Natchez

Une belle maison à Natchez

Une belle maison à Natchez

Dans les rues de Natchez

Dans les rues de Natchez

En prenant le petit-déjeuner, un matin, Billy vient s’installer à notre table pour nous poser des questions sur notre voyage. En effet, lui et sa femme Betty, nous ont vus à vélo sur la route et ont voulu en savoir plus. C’est ainsi qu’on se retrouve invité chez eux lorsqu’on sera à Madison, deux jours de pédalage depuis Natchez. C’est aussi simple que ça, ici, aux Etats-Unis. Les gens sont incroyablement accueillants.
Nous sommes reçus royalement par Betty et Billy, dans leur douillette maison. Le dîner est même prêt ! Hop, une petite douche histoire d’être présentables et à nous le poulet grillé au romarin, les patates douces caramélisées, les blettes cuisinées, les fèves et le pain de maïs. Un véritable festin de sportif! Pour pousser le tout, un délicieux pudding à la banane.

Le festin!

Le festin!

Billy a même acheté un énorme planisphère ainsi qu’un feutre indélébile et nous a demandé de tracer notre parcours pour lui. Ce geste nous a émus car si beaucoup de gens sont intrigués par nous et notre voyage, peu le sont à ce point. Nous passons une soirée vraiment très agréable en leur compagnie. C’est la première fois qu’ils invitent des inconnus chez eux. Et dire qu’il y a quelques jours de cela, dans une station-essence, un type a proposé à Vincent de lui payer la glace qu’il avait dans la main, le prenant visiblement pour un SDF avec sa barbe et son tee-shirt bien usé… Un beau geste en somme, même si nous avons un peu de mal à croire que l’on ressemble à deux SDF à vélo (que nous sommes)… C’est fout comme notre statut a changé, avant en Amérique Latine on « faisait envie » mais maintenant plus vraiment  !
Au réveil, Betty et Billy nous proposent de rester une journée de plus. Nous déclinons l’invitation car nous savons à quel point c’est dur de devoir partir d’un cocon comme celui-ci. Ça nous rappelle notre foyer, notre famille et surtout à quel point ils nous manquent. Merci à vous deux, Betty et Billy, pour tant de bonté et de générosité. Il faut qu’on parte, qu’on reste en mouvement. La route nous appelle !

Avec Betty et Billy

Avec Betty et Billy

La Natchez Trace Parkway est une route agréable, avec peu de trafic. Sauf aux abords des rares villes, où là ça se densifie et devient un peu dangereux. Le chemin serpente à travers les bois, c’est joli, c’est verdoyant mais c’est… chiant. Même les campings gratuits tout au long du parcours n’arrivent pas à compenser notre ennui.

Joli Natchez Trace

Joli Natchez Trace

Pas vu de nounours

Pas vu de nounours

Un p'tit bayou

Un p’tit bayou

Pas mal, n'est ce pas?

Pas mal, n’est ce pas?

Là aussi

Là aussi

Au moins on est tranquille

Au moins on est tranquille

Très, trop tranquille

Très, trop tranquille

On s’aperçoit (on le savait déjà en fait) que ce qu’on aime, c’est rencontrer des gens et discuter. Or, sur ce tracé, il y a les camping-cars, les écureuils et nous. Pas un marcheur, pas un cyclo. Pas grand-chose en fait. C’est juste chiant par rapport à nos critères mais autrement, c’est une belle route. Nous décidons donc de la quitter plus tôt que prévu pour nous diriger à l’ouest vers Memphis. On aime beaucoup la nature et camper au milieu de celle-ci mais il faut que ça vaille la peine (montagnes, lacs, déserts, etc.).
On coupe par une route, qui ne dispose pas d’accotement. L’Etat du Mississipi n’est pas franchement le meilleur endroit pour pédaler car les vélos partagent la route avec les voitures. Nous n’avons jamais d’accotement ici. Et même sur la Natchez Trace Parkway, on n’a cessé de nous mettre en garde contre les accidents de cyclos qui arrivent régulièrement. On avance donc un peu stressé et encore plus quand une voiture nous rase de très près. Une fois n’est pas coutume, Vincent était derrière moi et m’a crié un « ATTENTIONNNNNNNNNNNNNN » à vous glacer le sang. Par réflexe, je pile sur le bas-côté, les jambes tremblotantes de peur. Nous sommes blêmes. Pour la seconde fois du voyage, nous avons failli finir sous les roues d’une voiture. Comme quoi, ça ne sert à rien de dire à un cyclo de faire attention aux voitures. Jamais ça ne nous viendrait à l’esprit de leur rentrer dedans. Faudrait plutôt dire aux conducteurs de nous laisser en vie… Nous reprenons vite fait notre pédalage, plus concentrés que jamais pour en finir avec cette sale journée.
On positive tout de même en se disant que sur cette route au moins on rencontre beaucoup de gens sympas en traversant les petites villes qui se trouvent sur notre chemin !

Avec Ronnie qui a « libéré » la France en 45

Sauvetage de tortue

Sauvetage de tortue

Détail qui tue : le toit est en imitation "peau d'alligator"

Détail qui tue : le toit est en imitation « peau d’alligator »

Pause déjeuner

Pause déjeuner

On passe par la ville d’Oxford, qui est en fait une ville-campus universitaire. Le campus fait la taille de la ville et tout y est beau et neuf. Nous y resterons deux jours pour cause d’orage. Ici, lorsqu’il y a un orage, vaut mieux être à l’abri.

Oxford

Oxford

Tous aux abris

Tous aux abris

Nous sommes désormais dans la banlieue de Memphis, banlieue qui semble un peu craignos… on ne s’attarde pas trop pour prendre des photos, si vous voyez ce que je veux dire. Vincent est au top de sa forme côté sifflage, j’entends du Eddy Mitchell et du Johnny Cash toute la journée. C’est vrai que c’est ce à quoi on pense lorsqu’on évoque Memphis (en tout cas lui).

Vive le rock!

Vive le rock!

A Memphis, le touriste-mouton qui sommeille en nous nous a entraînés tout droit à Graceland, la demeure où repose désormais le King : Elvis Presley. On dit « mouton » parce que d’une, on n’est pas des fans de feu Elvis, surtout parce qu’on ne le connaît que très peu, et de deux, parce que c’est en lisant le Petit Futé qu’on s’est laissé tenter. Dans ce guide, une visite de Graceland (la maison d’Elvis) semble être incontournable, même pour tout néophyte. Donc pour une fois, on va se laisser guider, allons-y!

La maison d'Elvis

La maison d’Elvis

R.I.P. le King

R.I.P. le King

C’est ainsi que nous avons pu découvrir tous les deux à 31 ans qui était vraiment Elvis et toute son œuvre. Et on a bien compris pourquoi on l’appelle le « King ». On visite sa demeure, tels des intimes malgré le flux de pèlerins qui ne tarit pas. La taille de la maison nous paraît « modeste » comparé à sa fortune mais une fois à l’intérieur, on n’est pas déçu : de la moquette colorée sur les murs, un salon « Jungle », de la tapisserie « stylisée », la classe absolue quoi  ! Je vous laisse constater par vous-même.

Chez Elvis

Chez Elvis

Chez Elvis

Chez Elvis

Chez Elvis

Chez Elvis

Chez Elvis

Chez Elvis

Quelques petites récompenses

Quelques petites récompenses

Ca c'est du costume!

Ca c’est du costume!

En tout cas, le soir même, encore fascinés par le King, on écoute ses chansons en boucle dans la chambre d’hôtel ! Surtout « If I can dream ».

I love Elvis

I love Elvis

Le centre de Memphis est plaisant avec ses bâtiments en brique et il est agréable de s’y promener. Ça paraît évident de dire qu’on peut se promener dans un centre-ville mais aux Etats-Unis, mais comme on vous l’avait déjà dit, ce n’est pas toujours le cas. Comme tout y est gigantesque, les villes ne sont pas toujours propices à la balade donc pas vraiment pensées pour le marcheur. Ne pas disposer de véhicule peut parfois vraiment poser problème car les transports publics ne sont pas toujours efficaces ou existants. Heureusement qu’on a nos vélos ! Ce qui nous étonne tout de même dans cette ville, c’est qu’elle semble être en déclin. On trouve pas mal de boutiques et de bâtiments abandonnés en plein centre, ce qui donne dans certains quartiers une impression de ville fantôme. Memphis vit clairement grâce à son histoire et à la musique comme ça a visiblement toujours été le cas. Pourvu que ça dure car c’est un vrai régal !

Memphis

Memphis

Bon bah là c'est nous

Bon bah là c’est nous

Oh happy days

Oh happy days

On a choisi de se loger directement dans le centre près de la fameuse « Beale Street », où sont alignés les bars à concerts. Il y a foule tous les soirs de la semaine ici, les locaux et les touristes viennent spécialement pour la musique et l’ambiance festive qui y règne ! On a testé, c’est du bon !

Beale street

Beale street

En bonus un match de baseball (Memphis contre Chicago)

En bonus un match de baseball (Memphis contre Chicago)

Donc Memphis pour la musique c’est génial. Mais ce n’est pas uniquement l’endroit où le rock est né. C’est aussi un lieu et une région (le Tennessee) chargée d’histoire. En effet c’est aussi l’endroit où la population afro-américaine a commencé à se battre pour obtenir des droits. Martin Luther King a d’ailleurs été assassiné à Memphis…

Le tristement célèbre "Lorraine Motel"

Le tristement célèbre « Lorraine Motel »

Le balcon où Martin Luther King a été assassiné

Le balcon où Martin Luther King a été assassiné

On se disait que le temps filait à vive allure lorsqu’on pédalait mais même sans vélo, les jours s’enchaînent sans que l’on ait le temps de digérer ce qu’on a fait la veille. Il est déjà temps pour nous de quitter Memphis et de prendre le train pour la Nouvelle-Orléans. En effet, notre durée de séjour autorisée aux Etats-Unis arrive bientôt à son terme (3 mois) et on n’a plus vraiment le temps de pédaler davantage. La Nouvelle-Orléans a toujours fait partie des lieux incontournables de notre séjour dans le Sud des Etats-Unis alors on a décidé d’y aller coûte que coûte.
Nous voilà à bord du train, pour plus de 8h de trajet. A notre grand étonnement, les sièges sont trop grands pour nous !!! On a du mal à trouver une position confortable tant on a de la place, c’est le comble ! L’eau coule le long des vitres du train, la pluie s’est encore invitée et on est bien content de ne pas être sur nos selles. Comme toujours dans la région, il n’y a jamais de petites pluies…

Siège trop grand ou jambes trop courtes?

Siège trop grand ou jambes trop courtes?

Surprise avant d’arriver à la Nouvelle-Orléans, le train annonce 50 minutes d’avance. C’est bien la première fois que ça nous arrive !
Il fait aussi chaud qu’en Colombie, lorsqu’on sort de la gare de la Nouvelle-Orléans. Le taux d’humidité est assez impressionnant mais on ne se laisse pas abattre. Comme à Memphis, la musique est omniprésente mais avec plus de cuivres, alors on en profite, conscients que ces moments sont uniques.

Un groupe dans la rue

Un groupe dans la rue

Une école de musique

Une école de musique

Un autre groupe dans la rue

Un autre groupe dans la rue

Un concert de Zydeco

Un concert de Zydeco

La ville et la Louisiane en générale, sont à part. L’ambiance est vraiment propre à cet Etat et La Nouvelle Orléans ne déroge pas à la règle, c’en est même peut-être le meilleur exemple !

Bourbon street

Bourbon street

La Nouvelle Orleans

La Nouvelle Orleans

La Nouvelle Orleans

La Nouvelle Orleans

La Nouvelle Orleans

La Nouvelle Orleans

La Nouvelle Orleans

La Nouvelle Orleans

C'est par là Chartres?

C’est par là Chartres?

N’ayant plus beaucoup de temps devant nous avant de devoir sortir du pays, nous décidons de faire un grand saut de puce pour aller à New York. On opte encore une fois pour le train. Les 30 heures de voyage ne nous effraient même pas. Que sont 30 heures lorsqu’on voyage à vélo ? La définition du temps et de la distance n’est plus la même pour nous et c’est tant mieux ! Vincent se fait un « pote de barbe », Scott, le voyage passe donc encore plus vite.

Scott, un super compagnon de voyage

Scott, un super compagnon de voyage

Chose encore une fois incroyable, le train annonce 1 heure d’avance !! Ah ils sont forts.

A vrai dire, New York n’était pas un incontournable pour nous, mais quitte à remonter vers le Nord, pourquoi ne pas s’arrêter dans cette mythique mégalopole. De plus le temps est bien pourri du côté de Chicago, l’autre possibilité, donc le choix est vite fait. Et puis pédaler vélo chargé dans les rues de Big Apple, c’est quand même unique ! La ville s’avère même être très bien faite pour le vélo (beaucoup de pistes cyclables) même si on slalome dans tous les sens entre les voitures à toute allure (dans le monde du vélo, les livreurs new yorkais au même titre que ceux de San Francisco sont de vraies légendes vivantes, pour ceux qui survivent ).

New York à vélo!

New York à vélo!

Comme à Austin, on opte pour airbnb pour nous loger et pour la seconde fois, on en est ravi. C’est Shannon qui nous accueille dans son 3 pièces dans Bedford Stuyvesant, un quartier de Brooklyn. Le quartier en lui-même n’a rien de très charmant mais c’est vivant et populaire et ça nous plaît. Et puis on se fait vite au bruit des sirènes des voitures de police. Shannon nous a confirmé que ça craignait comme il fallait il y a 5 ans mais que depuis quelques temps, le quartier est en nette amélioration. Il nous confiera d’ailleurs ne jamais avoir eu quelconque problème. En même temps, à voir son cou de taureau et ses tee-shirts de MMA (sport de combat) qu’il pratique, faudrait être fou pour avoir envie de lui chatouiller les oreilles. Il aime la bagarre, le Shannon. Moi j’ai Vincent, mon garde du corps perso !

Avec Shannon

Avec Shannon

La marche a remplacé le vélo et pour marcher, qu’est-ce qu’on marche ! Faut dire que la ville est faite pour le marcheur et que le temps est superbe. Il fait même suffisamment doux pour sortir en tee-shirt la journée.

Du repos pour les vélos

Du repos pour les vélos

Etre là à New York nous rappelle notre vie à Paris. Grande ville cosmopolite, où on peut combler tous nos besoins matériels mais dans l’indifférence la plus complète. Jusqu’alors, même dans les villes de taille conséquente comme Austin, Memphis ou la Nouvelle Orléans, on se saluait tous dans la rue ou au supermarché. Ici c’est fini, c’est certainement dû à la taille surdimensionnée de la ville, on n’a perdu ce rapport humain qu’on aimait tant. Une sorte de piqûre de rappel pour nous…

Les gratte-ciels de New York

Les gratte-ciels de New York

Le célèbre N.Y.P.D.

Le célèbre N.Y.P.D.

New York

New York

Notre visa expire le 4 mai donc il va falloir qu’on se dépêche de sortir du territoire (demain). En tout cas, on retiendra beaucoup de choses positives des Etats-Unis: des rencontres exceptionnelles, des gens très accueillants tout au long de notre route, des paysages uniques. Une fois de plus on se rend compte que les medias en France et ailleurs nous montrent et nous parlent uniquement du pire des USA. C’est le pays, où nous avons été les plus gâtés côté invitations spontanées, ce qui est assez révélateur, non ? On n’attendait rien de particulier en venant pédaler ici mais on en repart avec bien plus que des adresses mails et des numéros de téléphone. On quitte les Etats-Unis après avoir rencontré des gens, qui sont devenus des amis… Cette étape américaine de 3 mois est donc terminée et elle se termine très bien, la tête chargée de souvenirs.

On va continuer notre route et on vous tiendra au courant de la suite des aventures dans une dizaine de jours, promis !

D’ici là, la bise à tous!

A bientôt!

A bientôt!

On a traversé Le Texas!

5 Avr

Le 04/04/2013
Par Vincent

Résumé :
• 09/03/2013 (Jour 554)
El Paso (1170 m) jusqu’à Fort Hancock, Distance parcourue : 104,5 km, Temps pédalé : 4h39, Altitude au village d’arrivée : 1046 m

10/03/2013 (Jour 555)
Fort Hancock (1046 m) jusqu’à Van Horn, Distance parcourue : 110,88 km, Temps pédalé : 6h48, Altitude au village d’arrivée : 1251 m

• 11/03/2013 (Jour 556)
Van Horn (1251 m) jusqu’à Balmorhea Lake, Distance parcourue : 123,66 km, Temps pédalé : 5h38, Altitude au village d’arrivée : 956 m

• 12/03/2013 (Jour 557)
Balmorhea Lake (956 m) jusqu’à Fort Davis, Distance parcourue : 64,86 km, Temps pédalé : 4h04, Altitude au village d’arrivée : 1490 m

• 13/03/2013 (Jour 558)
Fort Davis (1490 m) jusqu’à Alpine, Distance parcourue : 48,63 km, Temps pédalé : 3h03, Altitude au village d’arrivée : 1355 m

• 14/03/2013 (Jour 559)
Alpine (1355 m) jusqu’à Marathon, Distance parcourue : 52,08 km, Temps pédalé : 3h09, Altitude au village d’arrivée : 1240 m

• 15/03/2013 (Jour 560)
Marathon (1240 m) jusqu’à Sanderson, Distance parcourue : 91,83 km, Temps pédalé : 4h06, Altitude au village d’arrivée : 837 m

• 16/03/2013 (Jour 561)
Sanderson (837 m) jusqu’à Langtry, Distance parcourue : 97,5 km, Temps pédalé : 5h31, Altitude au village d’arrivée : 440 m

• 17/03/2013 (Jour 562)
Langtry (440 m) jusqu’à Del Rio, Distance parcourue : 96,91 km, Temps pédalé : 5h12, Altitude à la ville d’arrivée : 330 m

• 18/03/2013 (Jour 563)
Del Rio : repos, lessives, blog, étude parcours, skype, etc.

• 19/03/2013 (Jour 564)
Del Rio jusqu’à Uvalde, Distance parcourue : 120,76 km, Temps pédalé : 7h18

• 20/03/2013 (Jour 565)
Uvalde jusqu’à Hondo, Distance parcourue : 70 km, Temps pédalé : 4h22

• 21/03/2013 (Jour 566)
Hondo jusqu’à San Antonio, Distance parcourue : 86 km, Temps pédalé : 4h44

• 22/03/2013 (Jour 567)
San Antonio jusqu’à New Braunfeld, Distance parcourue : 70,19 km, Temps pédalé : 3h47

• 23/03/2013 (Jour 568)
New Braunfeld jusqu’à Austin, Distance parcourue : 76,62 km, Temps pédalé : 4h23

• 24 au 29/03/2013 (Jour 569 à 574)
Austin, on profite de la ville et de la vie… Un petit tour à San Antonio.

• 30/03/2013 (Jour 575)
Austin jusqu’à La Grange, Distance parcourue : 129,22 km, Temps pédalé : 7h24

• 31/03/2013 (Jour 576)
La Grange jusqu’à Navasota, Distance parcourue : 120,40 km, Temps pédalé : 6h25

• 01/04/2013 (Jour 577)
Navasota jusqu’à Coldsprings, Distance parcourue : 109,40 km, Temps pédalé : 6h22

• 02/04/2013 (Jour 578)
Coldsprings jusqu’à Kountze, Distance parcourue : 116,81 km, Temps pédalé : 5h56

• 03/04/2013 (Jour 579)
Kountze jusqu’à 6 miles avant Kirbyville, Distance parcourue : 58,84 km, Temps pédalé : 3h38

• 04/04/2013 (Jour 580)
Kirbyville jusqu’à DeRidder (Louisiane !), Distance parcourue : 89,46 km, Temps pédalé :5h02
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5 minutes que nous pédalons au Texas, une voiture vient à notre hauteur : « Vous avez besoin de quelque chose ? De l’eau ? De la nourriture ? ». 2 kilomètres plus loin un homme, Bob de son prénom, nous propose de venir dormir chez lui si l’on n’a rien de prévu. Bienvenue au Texas ! Pour une fois on décline l’invitation, on a rencard avec Steven, un autre cycliste rencontré quelques jours plus tôt. Steven est un ancien militaire. Il a notre âge. Il vit en Floride et est rentré d’Afghanistan il y a un an. Avant de partir là-bas, il a passé une année dans une base militaire du côté de Houston à apprendre le Pachtoune, 7 heures par jour, 5 jours par semaine ! Après cette « petite » formation, Steven a passé un an à traduire des échanges radios. La plupart du temps avec un casque sur les oreilles depuis un avion qui survolait l’Afghanistan. Ca mission terminée, il a rempilé pour quelques mois et donné des cours d’anglais aux afghans. Il est un peu paumé et regrette la simplicité de cette vie afghane bien qu’il soit revenu depuis pas mal de temps. Alors il s’est dit : « je vais traverser le Etats-Unis d’Est en Ouest à vélo, ça va me changer les idées ! ». Pourquoi on vous parle de cet asticot ? En fait juste parce qu’on a passé un peu de temps avec lui et aussi pour vous montrer qu’il n’y a pas de profil type chez les voyageurs à vélo, c’est le moins que l’on puisse dire !

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Steven

Cette rencontre avec Steven alias « crevaisons man » en a appelé d’autres. En effet, Wayne, 60 piges, 2h53 au marathon le bougre, est venu rejoindre notre mini bande. Et franchement c’était pas du luxe car l’Ouest Texan est sacrément désertique et aride. Ca ne l’est pas moins quand on roule à 3 ou 4 mais comme tu passes tes journées à discuter en pédalant et bien c’est tout de suite moins chiant.

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Avec Wayne et Steven

Tempête de sable à l'horizon!

Tempête de sable à l’horizon!

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Désert montagneux ou montagnes désertiques

Quoi de mieux que le vélo?

Quoi de mieux que le vélo?

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Ca discute

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Ca discute encore!

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C’est sec mais chouette

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On rentre dans un petit canyon

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Le tout fait plus de 10 mètres, la routine…

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Matin frais, matin joyeux!

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Marrants ces cactus

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Oh oui de l’eau!

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Authentique

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Un village texan

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Drapeau Américain, drapeau du Texas

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Long Horn

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Soleil = Sourire

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La classe

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Poids lourds et poids plume

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Beau ciel texan

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Le soleil se couche

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Le soleil se lève

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Crève les pneux et les matelas!

Wayne aussi a été militaire pendant un temps (ça à l’air d’être classique ici) avant d’aller bosser sur des pipelines. Passionné de nature, de sport et bien humaniste sur les bords, il nous offre une autre vision des US. Vision qui n’est d’ailleurs pas si marginale que ça… Entre nous, ça colle tout de suite et en plus, on suit à peu près la même route. Wayne est un vrai moulin à parole, il s’arrête discuter avec tout le monde (quand il y en a) et comme nous aussi on est un peu comme ça, on se trouve très vite un rythme commun. Et puis de toute manière, ici, tout le monde nous parle tout le temps alors les pauses sont toujours plus longues que prévues. Steven, de son côté, tire tout droit et mange de l’autoroute donc nos chemins se séparent. Russel le remplace, 62 ans (il en fait minimum 10 de moins) et on pédale tous les quatre pendant 3 jours.

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Russell et Sandrine

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Une grappe

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Avec ce petit dej on devrait pouvoir tenir jusqu’à midi!

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Avantage = impossible de se tromper de route

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En plein désert, pour nous c’est le paradis!

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Cuisine toute équipée

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Brouillard du matin mais pas de chagrin

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Tu viens dans mon saloon?

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Ici on jette ses pelures de cacahutes par terre

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On ne peut pas se battre la panse vide!

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Ils volent bas les mecs!

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Ca sent la viande…

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Ils l’aiment leur pays

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On oublie pas les anciens

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Toujours utile un pote comme ça!

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Funny

Un soir, on dort dans une espèce de communauté où les gens de passage restant plus ou moins longtemps construisent des petites « maisons » de schtroumpf. C’est gratos pour les cyclistes et l’endroit est assez unique, surtout en plein désert, alors on ne se fait pas prier !

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Bienvenue à La Cueva Del Chivo!

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Mélange de « styles » 🙂

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Cette nuit c’est presque à la belle étoile

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La soupe aux choux?

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Cool!

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La piaule de Frodon?

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Un coup de blues

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Vraiment unique cet endroit!

Russel tartine pas mal avec son vélo de course et ses deux sacoches. Il fait un très bon lièvre. Mais comme dit Wayne : « pourquoi se presser pour arriver nulle part ? ? ». Et par la force des choses Russel nous quitte. Ça ne nous empêche pas de tourner sans lui à 90-100 km chaque jour sans être trop fatigués. On repense aux cyclistes que l’on croisait en Amérique Latine et qui avaient déjà traversé le Canada et/ou les Etats-Unis. Ils avaient toujours un bon paquet de kilomètres au compteur. Aujourd’hui on se rend compte pourquoi : l’Amérique du Nord, c’est sacrément roulant ! C’est d’ailleurs tellement roulant que Stephen, un cycliste (encore un !) anglais rencontré sur la route, traverse le pays d’Ouest en Est en seulement 21 jours ! Mais attention, Stephen dit « La Machine » fait entre 200 et 240 km par jour ! Et il a beau avoir un vélo de course en carbone et uniquement 6 kg de matos, ça reste une belle performance.

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Stephen et sa monture

Un vrai bolide ce Stephen! En parlant de bolide, nous en avons vu quelques un lors d’une petite pause déjeuner près de San Marcos…

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On y connaît rien mais ça nous plaît

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Jaune poussin

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Celle-ci avait du succès

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Sympa la couleur

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Ca reprend du Johnny Cash

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Une camaro

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Parfois le tunning ça en jette

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Y’en a de la voiture!

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Beaucoup de connaisseurs

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Sacré moulin

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Ca n’en finit plus

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Trois bolides

En ce qui concerne les paysages, il y aura clairement eu un « avant » et un « après « Austin. Avant Austin, nous avions droit à un décor bien sec. Par contre, quand nous sommes arrivés aux alentours de la capitale texane, quelqu’un a du balancer un bon coup de baguette magique car tout est devenu vert !

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Plus gris mais plus vert

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Les bords de la Loire, euh non

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Sympa le p’tit pont

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Maintenant y’a même des fleurs!

Aux abords d’Austin, la patronne d’un motel qui nous avait à la bonne, a absolument voulu que l’on dorme dans sa chambre « spéciale » et nous a fait un prix comme souvent. Jacuzzi, néons phosphorescents, etc.

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On s’installe…

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Jacuzzi!

Les patrons des motels sont d’ailleurs presque tout le temps originaires d’Inde. C’est un peu surprenant quand tu es au milieu de rien en plein Texas et que tu te retrouves à boire du chai !

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Welcome to India

Problème en s’approchant des grandes villes, les routes sont souvent parsemées de verre et autres déchets pas du tout bon pour les pneus. 5 crevaisons en 2 jours et un pneu foutu!

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Un pneu tout neuf!

Heureusement, nous avons trouvé un magasin de vélo sur notre chemin où nous avons été accueillis comme si nous venions d’une autre planète. Nous avons été couverts de cadeaux et les gens étaient tellement sympas avec nous que ç’en était presque troublant ?.

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Merci Bike World

Nous avons passé 6 jours à Austin. C’était nécessaire car nous étions rincés. Et bien on peut vous dire que l’on n’a pas regretté d’avoir fait cette halte. La ville est vraiment chouette. On n’était pas franchement tombé sous le charme de L.A. et depuis que nous avions quitté la Californie il y a un petit mois, on n’avait pas grand-chose à se mettre sous la dent en ce qui concerne les villes. Mais Austin c’est du bon, du très bon même. Des arbres, des parcs, des trottoirs (miracle !), une belle architecture, plein de restos, des bars, de la musique et une forte culture alternative.

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Austin

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Austin

La visite du Capitole à Austin est un incontournable donc nous n’avons pas dérogé à la règle.

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Le capitole à Austin

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Une belle coupole

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Le sénat

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Costard-Santiags

A l’intérieur du Capitole pendant notre visite, des jeunes femmes ont jeté une bonne quantité de tracts du haut d’un balcon. On ne savait pas trop ce que c’était, une tombola, une vidéo pour Youtube ? A la sortie du bâtiment il y avait un attroupement et le temps que l’on se balade dans le Capitole, une estrade avec des micros avait été montée. On demande à une dame, qui avait l’air de la partie, ce qui se passe. Elle nous répond : « C’est pour le mariage, le mariage est en danger, on l’attaque ! ». On lui demande un peu plus d’explications parce qu’on ne comprend pas trop. Elle répète la même phrase trois-quatre fois, c’est bizarre, on cherche le bouton pour l’éteindre. Un homme vient à sa rescousse et nous colle une pancarte dans la main. « En fait on pense que le mariage gay, ce n’est pas bon pour la société et pour les enfants. Deux papas ou deux mamans, ce n’est pas naturel, etc ». Ca y est c’est clair, les tracts à l’intérieur c’est ceux qui sont pour, et ceux qui braillent à l’extérieur sont contre. On balance vite fait bien fait les pancartes, on a déjà assez de papier toilette, et on prend nos clics et nos clacs !

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Pour le mariage gay

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Contre la mariage gay

A Austin, nous avons opté pour le logement chez l’habitant via un site internet (merci Benoît). C’était une bonne idée car nous avons eu le droit à un super accueil comme souvent au Texas. On avait un plumard de folie dans lequel nous avons fait de bons gros roupillons. Chez Ernest et Lila, nos hôtes, d’autres voyageurs étaient présents ce qui nous a permis de partager de bons moments, en mangeant bien sûr ! Sandrine a même eu le droit à un pré-anniversaire et un gâteau de compét’ fait par Lila.

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Pré-anniversaire chez Lila et Ernest

Chose un peu étrange pour nous, Ernest et Lila qui vivent à Austin depuis peu sont inscrits à différents groupes de rencontres à thèmes. Le groupe des « nouveaux à Austin » par exemple. Ils nous emmènent donc avec eux dans ces différents groupes et même si les gens sont un peu spéciaux, on trouve toujours quelqu’un de cool avec qui discuter. Un soir dans un de ces groupes, on a même été interviewés et filmés par une journaliste qui faisait un reportage sur la « diète paléo ». Ils nous ont aussi trainés (toujours via leurs groupes étranges) un après-midi dans une sorte de petit village caché dans les bois où tous les gens étaient habillés façon « robin des bois ». Les familles arrivaient en côtes de maille, habillés de peaux de bêtes ou autre. Y a intérêt à être ouvert d’esprit avec leur histoire de groupes !

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Du bon cuissot de dinde!

Grâce à Wayne et sa femme venu le rejoindre à Austin, nous avons pu passer une journée à San Antonio (la voiture c’est quand même bien parfois). Le centre-ville est bien sympa, notamment le fameux « riverwalk ». On a aussi fait un tour du côté de Fort Alamo pour le principe.

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San Antonio

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Avec Wayne et sa femme Terry

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Riverwalk San Antonio

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Riverwalk San Antonio

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Cyclo-caniche

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Fort Alamo à San Antonio

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C’est du bon ça hein!

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Un bel arbre près du fort

La pause à Austin bien consommée, nous avons repris la route avec notre pote Wayne. Cette « courte » section après Austin aura été bien verdoyante et un peu pluvieuse mais les gens auront encore une fois été très accueillants.

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Là on va y avoir droit!

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Petite route de campagne

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Jolies petites fleurs

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C’est verdoyant

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Dans la forêt

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Vraiment bien pour pédaler

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Tu nous cherches?

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Ca c’est de la boîte aux lettres!

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Au feu rouge avec nos potes

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Photo obligatoire!

On a fêté le vrai anniversaire de Sandrine au petit-déj dans un petit roadhouse typique avec comme souvent des photos d’Elvis, de John Wayne ou encore James Dean aux murs. Et toute la salle a chanté de bon matin !

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Petit déjeuner d’anniversaire et tout le monde chante!

Pour notre dernière nuit au Texas, nous sommes invités tous les trois ainsi qu’un autre cycliste à manger et passer la nuit chez Debbie. Un bel exemple d’hospitalité !

Merci Debbie!

Merci Debbie!

Enfin voilà, fini le Texas. On y aura passé 28 jours et pédalé 1840 km. On a tous les deux beaucoup aimé le Texas, surtout pour les gens vous l’aurez compris mais aussi pour l’authenticité de cet Etat. On pourrait vous raconter des tas d’anecdotes et les rencontres ont été nombreuses et riches ce qui est souvent révélateur.

Nous sommes maintenant en Louisiane depuis 50 km pour être précis. C’est un nouvel Etat pour nous donc une nouvelle aventure !

A bientôt !

A nous La Louisiane!

A nous La Louisiane!

Et hop: Californie, Arizona et Nouveau Mexique

9 Mar

Le 08/03/2013
Par Vincent

Résumé :

  • 21/02/2013 (Jour 538)
    Rancho Cucamonga  (357 m) jusqu’à Redlands, Distance parcourue : 46,27 km, Temps pédalé : 2h58, Altitude à la ville d’arrivée : 603  m
  • 22/02/2013 (Jour 539)
    Redlands  (603 m) jusqu’à Cabazon, Distance parcourue : 53,76 km, Temps pédalé : 3h49, Altitude à la ville d’arrivée : 525  m
  • 23/02/2013 (Jour 540)
    Cabazon  (525 m) jusqu’à Thermal, Distance parcourue : 80,75 km, Temps pédalé : 4h05, Altitude au  village d’arrivée : -80  m
  • 24/02/2013 (Jour 541)
    Thermal, journée avec Maximo et Herta, visite du coin, etc.
  • 25/02/2013 (Jour 542)
    Thermal  (-80 m) jusqu’à Mesa, Distance parcourue : 8,89 km (+400 km en pick-up), Temps pédalé : 0h38, Altitude à la  ville d’arrivée : 472 m
  • 26/02/2013 (Jour 543)
    Mesa  (472  m) jusqu’à Superior, Distance parcourue : 66,30 km, Temps pédalé : 3h49, Altitude au  village d’arrivée : 803  m
  • 27/02/2013 (Jour 544)
    Superior  (803  m) jusqu’à Globe, Distance parcourue : 45,63 km, Temps pédalé : 3h43, Altitude à la  ville d’arrivée : 1102  m
  • 28/02/2013 (Jour 545)
    Globe  (1102  m) jusqu’à Fort Thomas, Distance parcourue : 91,22 km, Temps pédalé : 5h00, Altitude au  village d’arrivée : 809  m
  • 01/03/2013 (Jour 546)
    Fort Thomas  (809  m) jusqu’à Safford, Distance parcourue : 39,66 km, Temps pédalé : 2h15, Altitude à la  ville d’arrivée : 863  m
  • 02/03/2013 (Jour 547)
    Safford  (863  m) jusqu’à Duncan, Distance parcourue : 67,12 km, Temps pédalé : 4h09, Altitude au  village d’arrivée : 1124  m
  • 03/03/2013 (Jour 548)
    Duncan  (1124 m) jusqu’à Lordsburg, Distance parcourue : 62,48 km, Temps pédalé : 3h29, Altitude au  village d’arrivée : 1307  m
  • 04/03/2013 (Jour 549)
    Lordsburg  (1307  m) jusqu’à Deming, Distance parcourue : 100,55 km, Temps pédalé : 3h43, Altitude à la  ville d’arrivée : 1274  m
  • 05/03/2013 (Jour 550)
    Deming, repos forcé car jour de gros vent
  • 06/03/2013 (Jour 551)
    Deming  (1274  m) jusqu’à Las Cruces, Distance parcourue : 95,17 km, Temps pédalé : 5h35, Altitude à la  ville d’arrivée : 1196  m
  • 07/03/2013 (Jour 552)
    Las Cruces  (1196  m) jusqu’à El Paso, Distance parcourue : 62,27 km, Temps pédalé : 3h28, Altitude à la  ville d’arrivée : 1170  m
  • 08/03/2013 (Jour 553)
    El Paso, repos, blog, lessives, etc. avant d’attaquer l’ogre texan !

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C’est donc après deux semaines (17 jours pour être précis) de sédentarité que nous avons quitté Los Angeles avec des fourmis plein les jambes, tout excités ! On avait vraiment hâte de découvrir ce pays ! Les cousins de Sandrine vivant dans la très grande banlieue de L.A., il n’a pas été trop difficile de s’écarter de cette énorme ville. Pour notre jour de reprise, nous avons essentiellement traversé des zones résidentielles. Pas vraiment passionnant mais petit à petit le décor a commencé à évoluer et on a enfin pu trouver ce que l’on cherchait en Californie.  Les montagnes que l’on voyait au loin ont commencé à se rapprocher, les orangers et les pamplemoussiers ont fait leur apparition en même temps que les maisons à taille humaine. Des panneaux annonçant des brocantes, des cultures de fruits et légumes bios, une quiétude qu’on avait plus vue depuis longtemps et des gens toujours aussi sympas. Une chose qu’on n’avait par contre jamais vue, c’est le mélange palmiers et montagnes enneigées ! On a bien traversé deux-trois quartiers un peu craignos, où les toxicos engueulaient les lampadaires et où les pneus de voitures crissaient beaucoup, mais ça fait aussi parti du jeu et ça nous plaît de voir toutes les  réalités.

Des agrumes partout

Des agrumes partout

On quitte L.A (en arrière plan)

On quitte L.A (en arrière plan)

Plus on grimpe et plus c'est beau

Plus on grimpe et plus c’est beau

Palmiers et neige !!

Palmiers et neige !!

Pour notre premier soir en autonomie aux US, nous sommes montés dans les collines pour planter la tente, ça faisait un bail qu’on n’avait pas campé ! On est allé prévenir les deux maisons qui constituaient le voisinage histoire de.

Et si on campait dans le coin?

Et si on campait dans le coin?

A la tombée de la nuit, un des voisins est venu nous voir pour nous dire qu’on pouvait passer la nuit dans sa « boutique » et qu’on pouvait rester autant de temps qu’on voulait ! Cool le gars ! Mais on était déjà bien installé alors on a décliné. Vu comment ça a caillé, on a un peu regretté ! On avait déjà connu du -20°C en Bolivie mais là, même si la température n’était pas aussi négative, avec l’humidité on a bien dérouillé…  Mais au moins ça a eu le mérite de nous préparer pour la suite et pas seulement en ce qui concerne le froid. Et oui, il faut aussi faire avec les coyotes (ce n’est pas une blague) et on peut vous dire que ça fait de sacrés hurlements ces bêtes-là, surtout en meute quand ça tourne autour de la tente !

Un bivouac sympa

Un bivouac sympa

Avec un beau coucher de soleil

Avec un beau coucher de soleil

Au réveil, on croise une voisine, genre ancienne miss du village, 75 ans, sèche comme un coup de trique, cigarette à la bouche, les cheveux brushingués et teints en blond « or » à vous éblouir. Elle est en chaussons-robe de chambre dans les buissons. Elle nous salue et nous dit qu’elle cherche son chat. Au-dessus de nous (assez haut quand même !), un avion fait des loopings et autres figures. Pas banal comme réveil ! On continue notre pédalage dans les montagnes, c’est superbe.

En route vers les montagnes !

En route vers les montagnes !

Petite pause avant d'attaquer la descente

Petite pause avant d’attaquer la descente

A chaque fois que l’on s’arrête quelque part, restaurant, station essence, on discute avec les gens qui viennent à notre rencontre nous poser des tas de questions et nous encourager. On ne sait pas combien de temps on discute chaque jours mais ça y va ! Petit à petit lors de cette deuxième journée, on quitte les montagnes et rejoignons une zone beaucoup plus sèche, le paysage change incroyablement vite. Notre progression est stoppée nette par la présence d’une réserve indienne, on ne peut pas la traverser. On ne peut pas non plus prendre l’autoroute mais par chance, un indien nous escorte  en voiture jusqu’à un petit sentier qui suit une voie ferrée.

Un raccourci pour éviter l'autoroute

Un raccourci pour éviter l’autoroute

Quelques kilomètres plus loin nous rejoignons une station-service et un restaurant le long de l’autoroute, la seule présence de vie aux alentours. On demande au patron du resto si l’on peut camper derrière. Il nous répond qu’il nous laisse les clés d’un appart au 1er, on dormira mieux dans un lit et surtout après une bonne douche chaude. On a du mal à y croire ! Il nous donne les clés et s’en va ! On discute avec son fils resté pour faire tourner l’affaire. On parle de tout. Il nous avoue que les quartiers un peu « chauds » que l’on a traversé le jour précèdent  sont en fait les plus gros producteurs de méthanphétamine du pays ! Il nous confirme notamment que ce qui est incroyable en Californie, c’est qu’un jour tu peux aller à la plage faire du surf et le lendemain tu vas faire du snowboard.
Le soir on mange au resto, c‘est la moindre des choses. Pendant le repas, on discute (encore) avec deux clients qui nous déconseillent, si l’idée nous prenait, de venir nous installer aux Etats-Unis. Ils n’y vont pas de main morte : « Pays de la liberté ! Tu parles ! On peut te coller une amande si tu étends ton linge dehors ! On peut même te foutre en taule sans preuve, juste parce qu’on estime que tu représentes un danger pour la nation ! Non mais ils nous foutent des lois pour tout ! Et attend qu’ils interdisent les armes, nous on est prêt à mourir pour nos armes, même à changer de pays ! Ca fait partie de notre culture les armes, mais surtout c’est encore une loi de plus à cause d’une poignée de timbrés qui tirent sur tout le monde ! Dans les années 60, là, c’était la liberté mais maintenant c’est fini ! » et ça continue pendant un bon bout de temps, on apprend plein de choses…

Avec Eric et son fils Edward

Avec Eric et son fils Edward

Pour ce troisième jour, on commence par un petit-dej « typique. Euh c’est spécial, jugez par vous-même :

Oeufs, bacon et brioche recouverte de béchamel...

Oeufs, bacon et brioche recouverte de béchamel…

On quitte nos hôtes d'une nuit

On quitte nos hôtes d’une nuit

Un endroit qui se prête bien au cyclotourisme

Un endroit qui se prête bien au cyclotourisme

Le ventre bien plein, on profite d’un vent favorable pour rejoindre la ville de Palm Springs en traversant d’abord quelques paysages assez incroyables.

On sent tout de suite que Palm Springs n’est pas pour nous. Le concept « golf verdoyant » en plein milieu d’un désert ça ne nous plaît pas trop surtout quand on sait ce que ça coûte à la nature. Et puis pour être franc, dans cette ville on a un peu l’impression que les gens ont un balais dans… vous savez quoi. Alors on met les voiles. On pédale un peu avec quelques bourges en bermudas à carreaux qui ne cessent de dire « Oh my God ! » quand on répond à leurs questions tout en passant devant des concessions Porsche, Ferrari et autres.

Tout autour de Palm Springs

Tout autour de Palm Springs

Ca souffle pas mal dans la vallée

Ca souffle pas mal dans la vallée

En arrivant vers Palm Springs

En arrivant vers Palm Springs

La nuit commence à tomber, le décor change, ce n’est plus riche du tout et on se retrouve dans une toute petite ville sablonneuse au milieu de rien. Un pick-up tirant une énorme remorque vient à notre hauteur. La vitre descend et Maximo (73 ans) nous dit en espagnol : « Eh les jeunes, vous allez où comme ça ? Si vous cherchez un endroit où dormir, venez dans mon rancho, vous êtes les bienvenus ! ».  Incroyable, pas d’autre mot. Pedro, un mexicain d’une cinquantaine d’année nous file un coup de main. Il a l’air d’être mou comme une guimauve et il a un bide assez impressionnant. On commence à enlever les sacoches quand soudain il attrape mon vélo (presque 50 kg) et le soulève les bras tendus au-dessus de sa tête comme si il ne portait rien pour le hisser dans la remorque du pick-up. Jamais vu ça en 17 mois de voyage ! Le mexicain est robuste, on l’avait oublié.  On grimpe dans le pick-up, Maximo nous tend un morceau de chorizo et du pain. Il nous fait signe de nous taire et de manger, avant de nous parler dans un Anglais parfait. Il est argentin et vit aux US depuis 40 ans. Ses parents ont quitté l’Allemagne en 1922 pour rejoindre le pays des Gauchos où à l’époque on leur attribuait des terres gratos ! Comme quoi, les allemands d’Argentine ne sont pas que des nazis. Sa femme, Herta, a la même histoire. A la maison on parle espagnol, anglais, allemand et même parfois un peu de français, les méninges chauffent pour nous ! On est accueilli comme leurs enfants. Ils n’ont pas besoin d’insister beaucoup pour que l’on reste une deuxième nuit. Ils nous font visiter le coin, on apprend plein de choses, on discute toute la journée. Ils transpirent la gentillesse. Malgré leurs âges, ils sont l’esprit plus ouvert que beaucoup de personnes et ils ont une culture phénoménale. On pourrait vous raconter des tas choses sur ces deux jours mais ça ne serait pas suffisant pour vous décrire cette rencontre qui fait partie des plus fortes du voyage. Ce qu’on peut vous dire c’est que nous avons eu énormément de mal à nous quitter. Herta nous avait préparé un sac de provisions pour 4 jours et deux sweat-shirts parce qu’elle avait peur qu’on ait froid. On aurait pu rester toute la fin du voyage chez eux comme ils le disaient mais on est parti. Maximo nous a amenés jusqu’à Phœnix en voiture sans que l’on puisse l’en dissuader, peut-être juste pour que l’on passe un peu plus de temps ensemble. Au moment de se séparer, les larmes ont coulé comme jamais sur nos visages, il n’y avait rien à faire. Deux êtres exceptionnels.

Avec Maximo et Herta

Avec Maximo et Herta

Le lendemain, pendant plusieurs jours même, on a le cœur gros. On hésite presque à retourner sur nos pas pour retrouver ces gens formidables. Mais les paysages, les discussions et les encouragements nous guérissent et on poursuit notre chemin. On a quitté la Californie pour rentrer en Arizona. On traverse des canyons, on grimpe à 2000 mètres et voyons un peu de neige le long des routes. Il ne fait pas bien chaud mais c’est beau. On alterne entre motel et tente (toujours avec les coyotes). On attire toujours autant la curiosité et les échanges vont bon train. On croise aussi un bon nombre de motard en Harley, cheveux au vent, ce n’est pas un mythe !

On est en Arizona

On est en Arizona

L'Arizona et ses cactus géants

L’Arizona et ses cactus géants

Seuls

Seuls

C’est désormais très sec, super sec même et assez désolé mais on le savait. On s’y habitue.

Comme il n'y a rien ici, on sort le réchaud

Comme il n’y a rien ici, on sort le réchaud

Un nouveau panneau a fait son apparition: prudence lors des bivouacs

Un nouveau panneau a fait son apparition: prudence lors des bivouacs

C'est plutôt désertique ici

C’est plutôt désertique ici

Parfois on a de bonnes surprises: une piste cyclable

Parfois on a de bonnes surprises: une piste cyclable

C'est roulant alors on roule

C’est roulant alors on roule

On campe dès que l'on peut

On campe dès que l’on peut

On n'est pas dérangé

On n’est pas dérangé

La route est belle

La route est belle

Les paysages sont superbes

Les paysages sont superbes

Nous sommes des cyclistes comblés

Nous sommes des cyclistes comblés

Avant de rentrer au Nouveau Mexique, on passe par une réserve Apache que l’on peut traverser cette fois-ci. Les habitants de cette réserve sont très pauvres, tout est très sale et les maisons vétustes. On sent clairement qu’ils ont pris la société de consommation en pleine figure, ça fait de la peine à voir. Ils ont toujours les cheveux longs tressés et le visage très typé mais tout le reste a disparu. L’histoire des Indiens d’Amérique est assez abominable et même aujourd’hui on sent que le sujet est très épineux. L’homme est vraiment le pire des animaux. Si Geronimo voyait ça. En parlant de Geronimo, de temps à autres, des plaques commémoratives viennent nous rappeler que nous sommes en plein Far West !

On est dans une réserve indienne Apache

On est dans une réserve indienne Apache

Le village de Geronimo

Le village de Geronimo

Les marqueurs historiques le long de la route

Les marqueurs historiques le long de la route

On continue de grimper

On continue de grimper

Malgré le beau ciel ensoleillé, ça caille

Malgré le beau ciel ensoleillé, ça caille

C'est pas le Miami auquel on pensait

C’est pas le Miami auquel on pensait

Ca y est le Nouveau Mexique !

Ca y est le Nouveau Mexique !

Pour mon anniversaire, le 1 er mars, et après une nuit glaciale sous la tente où l’eau des gourdes a gelé, j’ai eu le droit à une surprise. Quelques kilomètres avant d’arriver dans la ville que nous avions ciblée ce jour, mon pneu arrière a éclaté ! Youpi l’anniversaire! Par chance, nous étions devant une station–service et avec un peu de bricolage nous avons pu rallier notre destination. Par chance également, il y avait un super magasin de vélo, certainement le seul dans les 500 km à la ronde. Donc deux pneus neufs pour mon anniversaire ! Comme d’habitude, les patrons étaient super sympas et sur leurs précieux conseils, nous avons un peu modifié notre itinéraire. En faisant nos courses au supermarché bien sûr, on a discuté avec un gars de notre âge qui nous a invité à faire la fête chez lui le soir et nous a même donné les coordonnés d’un de ses potes qui peut nous accueillir sur notre parcours. Mais on était trop claqué alors on a fait les faignasses. Et toujours dans ce même supermarché, nous avons échangé pendant un bon quart d’heure avec un Apache qui nous avait vus passer devant chez lui le jour précédent, très intéressant. On en fait des rencontres au Walmart ! Donc finalement, pour une journée d’anniversaire qui n’avait pas vraiment bien commencé, tout c’est bien terminé autour d’un gâteau customisé par Sandrine.

De nouveaux pneus et ça repart

De nouveaux pneus et ça repart

Une journée qui se termine bien

Une journée qui se termine bien

Pour notre premier jour au Nouveau Mexique, nous avons encore été invités. Au-dessus d’une boulangerie cette fois, dans un tout petit village. La patronne nous a elle aussi laissé les clés d’un appartement sans qu’on lui demande quoi que ce soit ! Les américains sont pour l’instant assez épatants. La monotonie des paysages depuis quelques jours est compensée par la gentillesse des gens. A chaque fois que l’on dort dans un motel, au petit dej on est très sollicité et c’est distribution d’adresse internet et du blog. On va finir par faire des cartes de visite ! Un matin, nous sommes invités en Alaska, un autre à la Nouvelle Orléans. Un petit couple de retraités nous propose même de venir passer un peu de temps dans leur chambre, hum hum :).

La religion est très présente

La religion est très présente

On fait notre baptême de l’autoroute à vélo aux US le 4 mars. C’est permis dans certains Etats, s’il n’y a pas de route alternative ou un truc dans le genre. Il neige dans les montagnes par lesquelles on devait passer alors pas le choix. En plus on a le vent dans le dos ce jour-là, ça fonce ! Le lendemain par contre on l’a en pleine tronche du coup on reporte le départ et on en profite pour se reposer. Se reposer et aller au supermarché sont d’ailleurs les principales activités qui nous sont pour l’instant offertes dans les villes. C’est parfois un peu déprimant, on a l’impression de dormir à la Patte d’Oie d’Herblay :). Mais c’est comme ça, la vie ici est très différente de celle que nous avons en Europe et je ne parle même pas de l’Amérique latine. Cela changera peut-être dans les prochains Etats que nous allons traverser mais on pense que non. On se demande parfois ce que les gens font quand ils ne travaillent pas ici. On en reparlera.

Des montagnes, du sable et des coyottes

Des montagnes, du sable et des coyottes

Et nous

Et nous

Quiétude

Quiétude

On est bien en terre de cow boys !

On est bien en terre de cow boys !

Parfois un peu de compagnie ne ferait pas de mal

Parfois un peu de compagnie ne ferait pas de mal

Allez, y a un village au bout là bas

Allez, y a un village au bout là bas

En route vers le Texas

En route vers le Texas

Enfin voilà, nous avons parcourus 830 km depuis notre départ de L.A. il y a 15 jous et après être passés par la Californie, l’Arizona et le Nouveau Mexique. Nous sommes maintenant à l’entrée du Texas à El Paso. Vous aurez compris que depuis que nous sommes à vélo, nous sommes impressionnés par la gentillesse des gens et l’accueil qu’ils nous réservent. Les paysages sont magnifiques même si le désert est maintenant bien présent. Maintenant nous avons un sacré morceau de 1650 km qui nous attend: la traversé du Texas !

Arbres à noix de pécan

Arbres à noix de pécan

Le mythique Rio Grande quoique un peu desseché

Le mythique Rio Grande quoique un peu desseché

Un cyclo lui aussi un peu desséché

Un cyclo lui aussi un peu desséché

On vous racontera tout sur le Texas bien évidement !

Adios Latina America, Welcome to the USA!

21 Fév

Le 20/02/2013
Par Vincent

Résumé :
• 02/02/2013 au 20/02/2013 (Jour 519 à 537)
 Mazatlan (Mexique)-Los Angeles (USA) d’une traite en bus, train, tramway et même un peu de vélo. Visite de L.A. et de ses environs, restos à gogo, quelques emplettes pour Sandrine etc… Deux nuits à Las Vegas, une peu de vélo (130 bornes), un peu de corvées, du repos en famille, du basket, un peu de tout quoi !

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Dans le dernier article, on vous avait laissé au Mexique quelques heures avant de monter dans le bus nous menant à Tijuana à la frontière avec les Etats-Unis. On vous retrouve aux States où le temps file à toute vitesse puisque nous y sommes déjà  depuis plus de deux semaines. Avant de vous parler un peu de notre lente  acclimatation à ce nouveau pays (on pourrait même dire à ce nouveau voyage) et de sa découverte, il faut que l’on vous touche deux-trois mots de notre périple Mazatlan-Los An geles et du passage de la frontière la plus empruntée au monde. Alors on va commencer par les données chiffrées, ça vous mettra dans l’ambiance !

Mazatlan-Tijuana : 5 bornes à vélo pour rejoindre la gare routière et c’est parti pour 27h30 de bus, 7 contrôles militaires, partis le 2 février à 10 heure arrivés le 3 à 13h30.
Tijuana-Passage de frontière-San Diego : étape bus terminée, on enchaîne avec 10 km à vélo pour traverser Tijuana et un peu moins de 2 heures pour passer la frontière Mexique/Etats-Unis et puis  hop ! On saute dans un tramway pour une petite heure de trajet jusqu’à la gare de San Diego.
San Diego-Los Angeles : à peine descendus du tramway, on prend place dans le train qui nous transporte à Los Angeles en 3 heures, arrivés vers 21h30 à L.A., un dernier bonus de 5 km by night à vélo pour rejoindre la famille et ça y est c’est fini !

Alors vous l’aurez compris, ça n’a pas été une partie de plaisir mais on s’en est bien sorti. Il a d’abord bien sûr fallu négocier pour que l’on puisse mettre nos vélos dans le bus. On connaît bien la musique depuis le temps. On sait que quand on achète nos tickets de bus quelques jours avant le départ et qu’on insiste bien sur le fait qu’on doit charger deux vélos dans la soute et qu’on nous répond « pas de problème, pas de problème », bah en fait tu peux être presque certain qu’il y aura un pépin. Cette fois-ci ça n’a pas loupé, on a encore eu le droit  au sketch : « ça rentre pas ! ». C’est toujours marrant d’assister à ce spectacle, c’est presque du théâtre ! Les mecs t’expliquent qu’il n’y a pas la place, que les vélos sont trop grands, que les vélos vont abimer les valises (je l’aime bien celle-là 🙂 ) et pendant ce temps on charge dans la soute des caisses qui font deux fois la taille et trois fois le poids de tes biclounes. L’important c’est de ne pas céder tout de suite. T’argumentes un peu, tu montres les caisses dans la soute, t’expliques que tes vélos sont plus fragiles que les valises. Enfin bref, tu montres que tu parles suffisamment bien espagnol pour comprendre les conneries qu’ils racontent sur toi, tu leur montres que t’es pas un perdreau de l’année quoi ! Quand tout ce petit manège est fini et que ça commence à t’agacer un peu, tu peux alors prononcer le mot magique, celui qui fait rentrer les vélos dans la soute, celui qui résout tous les problèmes, celui qui stoppe toutes les discussions, le fameux, l’inévitable, l’incontournable, le tant attendu : « COMBIEN ?! » Et voilà c’est réglé, tout est arrangé. Par contre, attention, ne jamais prononcer le mot magique trop trop sous peine de se faire pigeonner au niveau tarif :-). Après donc cette petite « négociation », nous voilà dans notre bus r.a.s., c’est un bus. Petite particularité tout de même, les contrôles militaires. On en avait déjà testé quelques-uns dans d’autres pays mais là c’est d’un autre niveau. Tout le monde doit descendre du bus, tous les bagages sont sortis et un par un nous allons placer nos sacs sur les tapis roulants pour le passage aux rayons X. On a le droit à quelques questions et au contrôle des papiers. On répète l’opération 7 fois et à toutes les heures. Alors vous allez me dire : « Ouais, rien de spécial ! ». Non en fait ce qui est un peu particulier, c’est quand les militaires montent avec des «visseuses-deviseuses » et démontent l’intérieur du bus. Climatisation, toilettes, trappes, accoudoirs, tout y passe ! A notre arrivé à Tijuana on a même constaté qu’ils avaient dégonflé le pneu avant du vélo de Sandrine pour être sûr qu’il n’y avait rien à l’intérieur.

Ca fouine

Ca fouine

Les sacoches aux rayons X

Les sacoches aux rayons X

Tout le monde y a droit

Tout le monde y a droit

Le passage de frontière que l’on craignait un peu c’est en revanche bien passé. On fait la queue pendant un bout de temps mais comme ça avance toujours un peu, on ne voit pas le temps passer (sont forts ces américains !). J’ai quand même fait un peu la tronche quand le douanier a laissé passer Sandrine et pas moi ! Et j’ai senti comme une petite sueur froide quand le mec m’a dit : « ta copine est en règle mais toi tu peux pas passer. » Gloups, au même moment un type dans une autre file se retrouvait avec les bracelets… En fait c’était juste un problème de tampons et 10 minutes plus tard tout était réglé, Ouf !
Le tramway et le train pour rejoindre Los Angeles n’ont vraiment été qu’une formalité. Et la première chose qui nous a frappés quand nous sommes rentrés sur le territoire, c’est que tu peux mettre ton vélo partout ! Tramways, bus, trains, tout est fait pour accueillir les vélos, un vrai régal !

Un wagon spécial pour les vélos, la classe!

Un wagon spécial pour les vélos, la classe!

On veut la même chose en France!

On veut la même chose en France!

C’est donc finalement assez facilement que nous avons rejoint la famille de Sandrine et les 5 km que nous avons dû faire à vélo depuis la gare nous ont aussi permis de constater que les rues et les routes sont énormes, donc super facile à vélo, youpi !

Alors qu’avons-nous fait pendant tout ce temps à L.A. ? Pour être honnêtes, on a passé beaucoup de temps à manger :-). Cantonnais, hongkongais, vietnamien, cambodgien, birman… Nouvel an chinois/vietnamien oblige et retrouvailles diverses, les invitations ont été nombreuses ! Après quelques jours d’orgies culinaires et comme les cousins de Sandrine habitent un peu loin du centre de Los Angeles, on a posé nos sacoches dans un « petit » hôtel dans le centre. Ça nous a permis de sillonner plus facilement la ville, ses alentours et aussi de voler de notre propre ailes comme nous y sommes habitués. Chinatown, Little Tokyo, Venice Beach, Long Beach, Santa Monica, Hollywood, autant d’endroits que nous avons pris plaisir à découvrir. Venice Beach restera certainement notre lieu préféré, peut-être à cause de son côté un peu déjanté et ultra vivant qui détonne! On y a d’ailleurs appris pour les intéressés, que pour 60 USD par an tu peux acquérir une licence médicale qui te permet d’acheter et de consommer du cannabis à peu près comme tu veux. Vu les effluves qui tu prends dans le pif presque tous les jours, la licence ne doit pas être très dure à obtenir en Californie 🙂 !

Le port de Long Beach

Le port de Long Beach

Long Beach

Long Beach

Pause à Long Beach

Pause à Long Beach

Long Bea-Bea-Beach!

Long Bea-Bea-Beach!

Little Tokyo

Little Tokyo

Pause à Little Tokyo

Pause à Little Tokyo

Vélo à Venice

Vélo à Venice

Basket à Venice

Basket à Venice

Attention les filles!

Attention les filles!

Le slip n'est pas mort

Le slip n’est pas mort

Merci Joe!

Merci Joe!

Plage de Venice Beach

Plage de Venice Beach

Un peu de détente à Venice

Un peu de détente à Venice

Une petite inhalation?

Une petite inhalation?

Sandrine à Venice Beach

Sandrine à Venice Beach

Chinatown

Chinatown

Pause à Chinatown

Pause à Chinatown

Les empruntes de Steven Seagal, ça n'a pas de prix!

Les empruntes de Steven Seagal, ça n’a pas de prix!

Hollywood

Hollywood

Dédicace aux vrais

Dédicace aux vrais

Pause à Hollywood

Pause à Hollywood

L.A. centre

L.A. centre

Demandez l'journal!

Demandez l’journal!

Centre de L.A.

Centre de L.A.

USA ou Mexique?

USA ou Mexique?

L.A. Downtown

L.A. Downtown

Santa Monica

Santa Monica

Ponton sous les bourrasques

Ponton sous les bourrasques

Santa Monica

Santa Monica

"La vie, c'est comme une boîte de chocolats"

« La vie, c’est comme une boîte de chocolats »

La famille de Sandrine nous avait aussi concoctés deux jours à Las Vegas en bonus. On doit vous avouer qu’après 16 mois à vélo, dans des pays parfois très pauvres, ce royaume du vice nous a un peu dégoutés autant qu’elle nous a impressionnés par sa démesure à tous les niveaux. Mais quoiqu’on en dise, c’était intéressant !

On arrive à Vegas!

On arrive à Vegas!

Le Caesar Palace et le Ballys, partout des hôtels-casinos

Le Caesar Palace et le Ballys, partout des hôtels-casinos

Copieurs!

Copieurs!

Fontaines devant le Bellagio

Fontaines devant le Bellagio

Las Vegas la nuit

Las Vegas la nuit

Les machines à sous-sous

Les machines à sous-sous

Ils sont vraiment forts!

Ils sont vraiment forts!

Un petit spectacle?

Un petit spectacle?

Un bon résumé

Un bon résumé

Alors que vous dire de nos premières impressions sur ce pays ? En fait, on est un peu mi-figue mi-raisin. On trouve que les américains sont très aimables, très positifs, serviables, supers sympas, on sent vraiment une énergie constante un peu partout. On aime bien aussi voir toutes les personnes d’origines différentes qui constituent la population. On est super motivé pour la suite du voyage parce qu’ici les paysages semblent assez grandioses. Par contre, on a un peu de mal à se faire au « tout en voiture », que tout soit énorme, qu’on prône la consommation à outrance à la limite du gâchis sans trop se soucier des conséquences (golfs et fontaines au milieu du désert, une voiture par personne, une foison de « all you can eat », etc.), aux règles qu’il y a pour tout (pas vraiment le pays de la liberté) et au fait que les gens vivent énormément en communauté assez fermées (asiatiques, hispaniques, etc.) en tout cas à Los Angeles.
Avec le recul on se dit qu’on avait peut-être moins de différences culturelles en Amérique Latine… Mais peut-être aussi que nous sommes devenus un peu « sauvages » et notre vie à vélo est simplifiée au maximum. Alors quand il faut s’insérer dans le quotidien des gens, même si c’est de la famille, ce n’est pas si simple et on se rend vite compte que l’on est bien différent. Ça promet pour le retour en France, va falloir qu’on taille nos griffes :-). Quoiqu’il en soit, cette parenthèse à Los Angeles aura été une bonne introduction mais un tout petit peu trop communautaire à notre goût. Après, nous sommes bien conscients que L.A. et ses alentours tout comme Las Vegas, ne sont qu’un mini aperçu des Etats-Unis et que ce ne sont que de premières impressions. Le pays nous paraît déjà tellement grand qu’on a le sentiment qu’il faut une vie pour le visiter!
La suite du programme, c’est direction le « Joshua Tree National Park » au nord de « Pine Valley » (mais quel est l’emblème de la ville ?) et de là nous rejoindrons les alentours de « Wickenburg »pour rallier la « Southern Tier », tracé élaboré par l’association américaine de cyclotourisme (Adventure Cycling Association), et tenter de parcourir la route le plus longtemps possible vers la côte Est. C’est à peu près la route n°10 si vous prenez une carte routière. Au niveau timing, on peut rester aux US jusqu’au 4 mai donc nous avons prévu de prendre un train pour le Canada le moment venu afin d’éviter la peine de mort :-). On vous laisse jeter un coup d’œil sur la carte en dessous, c’est plus parlant (le tracé marron).

Notre route : la Southern Tier, le tracé marron. (source : Adventure Cycling Association US)

Notre route : la Southern Tier, le tracé marron. (source : Adventure Cycling Association US)

Vous aurez compris que l’Alaska, ça ne sera pas pour cette fois-ci mais on le sait depuis de nombreux mois. En effet, les conditions climatiques (fortes pluies, vents violents) sur la côte ouest des Etats-Unis à cette période ne nous permettent pas de poursuivre vers le Nord. Dans une grande partie du pays ça gèle sévère. Il nous reste donc le sud, à condition que l’on soit épargné par les tornades et que les quelques cols à passer en début de parcours ne soit pas enneigés 🙂 ! Tout le monde nous dit que l’itinéraire que nous allons emprunter est magnifique et que les gens sont tops. On était déjà bien motivé à l’idée de traverser des états mythiques mais là on est chaud comme des baraques à frites ! Autre chose qui nous plaît bien, on va pouvoir recamper à gogo et se retrouver en pleine nature tout en ayant quelques villes plus ou moins importantes sur notre chemin. Le cocktail parfait !

Voilà donc pour les dernières nouvelles. Elles sont fraîches puisque nous reprenons la route demain !

Pour finir : Effets Spéciaux!

Pour finir : Effets Spéciaux!

See you soon amis lecteurs !

P.S. : Mais ils bouffent quoi ici ?! Y a qu’des taureaux d’1m90 avec des bras plus gros que mes cuisses ! J’ai l’impression d’être un hobbit !

Puebla-Mazatlan, nos dernières semaines au Mexique

5 Fév

Le 04/02/2013
Par Sandrine

Résumé :

  • 05/01/2013 (Jour 491)
    Puebla  (2054 m) jusqu’à Atlixco, Distance parcourue : 36,72 km, Temps pédalé : 2h09, Altitude à la ville d’arrivée : 1826  m
  • 06/01/2013 (Jour 492)
    Atlixco  (1826 m) jusqu’à Cautla, Distance parcourue : 74,11 km, Temps pédalé : 4h02, Altitude à la ville d’arrivée : 1270  m
  • 07/01/2013 (Jour 493)
    Cautla  (1270 m) jusqu’à Tepoztlan, Distance parcourue : 31,18 km, Temps pédalé : 2h45, Altitude au village d’arrivée : 1806  m
  • 08/01/2013 (Jour 494)
    Tepoztlan  (1806 m) jusqu’à Metepec, Distance parcourue : 37,04 km (+70 km en camion), Temps pédalé : 4h00, Altitude au village d’arrivée : 2610  m
  • 09/01/2013 (Jour 495)
    Metepec  (2610 m) jusqu’à Toluca, Distance parcourue : 8,90 km, Temps pédalé : 0h44, Altitude à la ville d’arrivée : 2660 m
  • 10/01/2013 (Jour 496)
    Toluca  (2660 m) jusqu’à Atlacomulco, Distance parcourue : 64,88 km, Temps pédalé : 3h28, Altitude à la ville d’arrivée : 2536 m
  • 11/01/2013 (Jour 497)
    Atlacomulco  (2536 m) jusqu’à San Juan Del Rio, Distance parcourue : 79,70 km, Temps pédalé : 4h33, Altitude à la ville d’arrivée : 1925 m
  • 12/01/2013 (Jour 498)
    San Juan Del Rio  (1925 m) jusqu’à Queretaro, Distance parcourue : 52,49 km, Temps pédalé : 2h31, Altitude à la ville d’arrivée : 1830 m
  • 13/01/2013 (Jour 499)
     Queretaro (1830 m), visite de la ville, blog, lessives, restos, repos etc.
  • 14/01/2013 (Jour 500)
    Queretaro  (1830 m) jusqu’à Salamanca, Distance parcourue : 90,62 km, Temps pédalé : 4h56, Altitude à la ville d’arrivée : 1695 m
  • 15/01/2013 (Jour 501)
    Salamanca  (1695 m)  jusqu’à Guanajuato, Distance parcourue : 73,70 km, Temps pédalé : 4h38, Altitude à la ville d’arrivée : 2025 m
  • 16/01/2013 (Jour 502)
     Guanajuato (2025 m), repos, restos, visite de la ville, blog etc
  • 17/01/2013 (Jour 503)
    Guanajuato  (2025 m)  jusqu’à Lagos De Moreno, Distance parcourue : 104,30 km, Temps pédalé : 5h32, Altitude à la ville d’arrivée : 1871 m
  • 18/01/2013 (Jour 504)
    Lagos De Moreno  (1871 m)  jusqu’à Aguascalientes, Distance parcourue : 87,73 km, Temps pédalé : 5h18, Altitude à la ville d’arrivée : 1868 m
  • 19/01/2013 (Jour 505)
    Aguascalientes (1868 m)  jusqu’à Cosio, Distance parcourue : 62,68 km, Temps pédalé : 3h35, Altitude au village d’arrivée : 2015 m
  • 20/01/2013 (Jour 506)
    Cosio  (2015 m)  jusqu’à Zacatecas, Distance parcourue : 63,43 km, Temps pédalé : 4h13, Altitude à la ville d’arrivée : 2368  m
  • 21/01/2013 au 22/01/2013 (Jour 507 à 508)
     Zacatecas (2368 m), repos, visite, blog etc.
  • 23/01/2013 (Jour 509)
    Zacatecas (2368 m) jusqu’à Sombrerete, Distance parcourue : 87,45 km (+80 km en pick-up), Temps pédalé : 4h18, Altitude au village d’arrivée : 2315 m
  • 24/01/2013 (Jour 510)
    Sombrerete (2315 m) jusqu’à Durango, Distance parcourue : 10,13 km (+130 km en pick-up), Temps pédalé : 0h54, Altitude à la ville d’arrivée :  1877 m
  • 25/01/2013 au 27/01/2013 (Jour 511 à 513)
     Durango (1877 m), repos, visite, blog, skype, restos, étude trajet USA etc.
  • 28/01/2013 (Jour 514)
    Durango (1877 m) jusqu’à El Salto, Distance parcourue : 52,16 km (+40 km en pick-up), Temps pédalé : 5h25, Altitude au village d’arrivée : 2540 m
  • 29/01/2013 (Jour 515)
    El Salto (2540 m) jusqu’à Palmito, Distance parcourue : 100,58 km, Temps pédalé : 7h08, Altitude au  village d’arrivée : 1940 m
  • 30/01/2013 (Jour 516)
    Palmito (1940 m) jusqu’à Mazatlan, Distance parcourue : 112,56 km, Temps pédalé : 6h21, Altitude à la ville d’arrivée : bord de mer !
  • 31/01/2013 au 01/02/2013 (Jour 517 à 518)
     Mazatlan ,visite, ciné, restos, repos, lessives, blog, skype etc.

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La reprise est difficile après près de 3 semaines de repos. Suite à une si longue pause, on n’est jamais très motivé de repartir. On a constaté depuis le début du voyage qu’il suffit de quelques jours sans vélo pour que le corps se ramollisse. Comme tout sport d’endurance, au bout de 3 semaines de pause, on a l’impression de perdre plus de 50% de nos acquis, tant sur le plan musculaire que respiratoire. En gros, on a l’impression d’être des semi-loques  🙂 . Ce qui nous amène à jurer de ne jamais plus refaire de pause si longue. On verra…  Aussi, dans notre voyage, nous sommes constamment en itinérance, menant ainsi une vie de nomades. Presque tous les jours, on charge et décharge nos vélos dans des endroits différents alors lorsqu’il nous faut nous arrêter quelque part longtemps, cela casse cette routine et une autre s’installe, celle d’un semblant de chez-soi avec de nouvelles habitudes : un café sympa qu’on a repéré, un ciné le soir, etc. Et quand arrive l’heure de reprendre la route, il faut carrément se flageller pour repartir.
Vous avez compris, voilà grosso modo ce qu’on a ressenti en ce jour de reprise entre essoufflement, courbatures et cœur qui bat à la chamade. La totale. Heureusement, on oublie vite cet inconfort grâce aux sourires, aux mains agitées que nous cueillons tout au long de la route. Ca, c’est le Mexique.

Pour une reprise, nous avons décidé (les jambes plutôt) de faire court, une trentaine de kilomètres, pour nous arrêter à Atlixco. On a bien eu raison car comme partout au Mexique, le 5 janvier, on fête l’arrivée des Rois Mages et c’est la fête. Pour les enfants, c’est le jackpot. Le 5 au soir, ils accrochent leur liste de cadeaux sur un ballon gonflable qui s’envolera au ciel pour que les Rois Mages leur envoient les joujoux en échange. Bon, ils doivent quand même en toucher deux mots aux parents avant d’accrocher leur lettre  🙂 .

A Atlixco

A Atlixco

Défilé des Rois Mages avec un vrai éléphant !!

Défilé des Rois Mages avec un vrai éléphant !!

Et qui dit jour de fête ou week-end de paie au Mexique dit nuit horrible pour nous. Entre les pétards, les cris de soulards et la musique à fond jusque très tard dans la nuit, il ne reste plus beaucoup de place pour dormir dans tout ça. On n’a rien sans rien. Avec le recul, on remarque que c’est ce qui nous manque au quotidien en France, la fête, le bruit, la musique, les rires, le « chaos », car ici c’est un peu comme ça tous les jours, ça transpire la joie de vivre!

Un double expresso avant de prendre la route

Un double expresso avant de prendre la route

Dans notre itinéraire, nous avons choisi de contourner Mexico DF par le sud. Hors de question de pédaler dans une mégalopole d’environ 20 millions d’habitants. Or, il se trouve que la capitale est située sur une sorte de plateau entouré de montagnes et volcans. Pas de chance pour nous. Les cuisses sont en feu. On souffre. Il nous faut grimper de 1300m d’altitude à 3200m.

On ne fait que grimper

On ne fait que grimper

Et on n'a pas fini

Et on n’a pas fini

On décide de faire cette montée en deux étapes. D’abord, jusqu’à 1800m, où on s’arrêtera à Tepoztlan, un joli village indien niché au creux de falaises abruptes. Le village est très touristique et est connu pour sa communauté de hippies et excentriques venus s’installer ici dans les années 70.

Tepoztlan

Tepoztlan

Tepoztlan

Tepoztlan

A Tepoztlan, même marcher est difficile

A Tepoztlan, même marcher est difficile

Quelle vie de chien

Quelle vie de chien

Note : Vincent étant un adorateur de chiens (les beaux, les moches, les sans-poils, les courts sur pattes, les galeux, etc.), il a absolument tenu à publier TOUS ses clichés de chiens dans l’article.

Les coccinelles sont partout

Les coccinelles sont partout

Crise oblige, notre prochaine voiture

Crise oblige, notre prochaine voiture

Tepoztlan

Tepoztlan

Vers le marché

Vers le marché

De très beaux étals

De très beaux étals

On fait un pari ?

On fait un pari ?

Une bonne nuit de sommeil et on repart. En guise de petit déj, on a droit à une trentaine de kilomètres de montée pour arriver à 2800m. Malheureusement pour nous cyclistes, ce n’est pas parce que sur la carte, il faut monter à 3200m que nous allons nous contenter d’une simple côte et non, à nous les montagnes russes ! Hop, une bifurcation et il nous faut redescendre de 300m pour remonter à nouveau.
Dans ces moments-là, on se félicite mutuellement de ne pas avoir opté pour un tandem, afin de pouvoir ronchonner chacun de son côté… C’est vrai qu’on est 24h/24, 7j/7 ensemble depuis 16 mois. Qui a déjà vécu cette situation sait qu’un peu de distance parfois ne fait aucun mal :-).

On entame donc la mini-descente avant de trouver un véritable mur à remonter ! Il nous reste 3 heures avant la tombée de la nuit alors faut pas qu’on traîne. Au moment où l’on s’apprête à s’engager dans la bataille, une femme d’une soixantaine d’années sort de chez elle et vient à notre rencontre. S’ensuit la conversation : « hé les jeunes, vous allez où comme ça ? », « au prochain village » lui répond-on. Et là, elle se lance dans un monologue à vous donner envie de rentrer chez vous : « la route est dangereuse jusqu’à Santa Marta. Vous ne pouvez pas y aller, la route est très isolée et il y a beaucoup de délinquance, de voleurs, de bandits par ici. Et il est tard ». Elle nous dit de prendre un taxi jusqu’au prochain village, puis se ravise, non il faut prendre un bus jusqu’à la prochaine grande ville, soit environ 70 kms. Surpris et un peu abasourdis, Vincent lui demande s’il y a un endroit où passer la nuit ici en attendant de repartir tôt le lendemain. « Non, il n’y a rien ici » nous répond-elle. Voilà qui nous arrange bien, faut pas prendre la route mais faut pas compter dormir au village non plus. Voyant qu’on hésite, elle continue sur sa lancée en s’adressant à Vincent: « vous savez, c’est pour elle que je m’inquiète (me montrant du doigt), elle va se faire violer mais vous, ils vont juste vous voler ». C’en est trop, merci pour les illustrations, Vincent s’impatiente et prend congé. En plus, mettre toute la responsabilité sur ses épaules, c’est pas cool… Il est vrai que la route est sinueuse et grimpe à travers une forêt dense de pins. En Europe, ces routes-là sont idéales pour le vélo. Quoi de mieux que de rouler dans la verdure ? Non, ici, au Mexique ou très souvent en Amérique latine, il est conseillé de rouler sur l’autoroute, là où il y a du trafic. C’est d’ailleurs là que les cyclistes font tous leur sortie du dimanche.

On est donc face à un dilemme : la croire ou continuer notre route comme on l’avait prévu ? Le truc c’est que les gens trouvent toujours que ce qu’on fait est dangereux, que les villages voisins sont dangereux, que tout est dangereux. Mais bon, on entend le même discours depuis 16 mois. C’est comme ça depuis l’Argentine. Pour beaucoup de gens, voyager à vélo est une utopie et surtout une aventure dangereuse. S’il faut avoir peur de tout, autant rester chez soi, non ? Mais ce qui retient notre attention c’est que cette femme, nous ayant vus prêts à prendre cette route, est sortie exprès de chez elle pour venir nous alerter. Ca n’arrive jamais que quelqu’un vienne nous barrer la route pour nous prévenir d’un danger. Alors on l’écoute ou pas ? Pour en avoir le cœur net, on décide d’interroger d’autres personnes et toutes sont unanimes : cette route semble dangereuse à cause de fréquentes attaques armées même si en plein jour c’est moins risqué. En deux temps trois mouvements, je hèle une camionnette et nous chargeons notre barda dans la benne. Si on ne peut pas dormir dans le village et si la route est dangereuse, pas de temps à perdre, on se casse d’ici!
Depuis la benne, on constate que la route est très étroite, pentue et sans accotement. Sans parler de la délinquance (la vraie, pas celle du métro parisien) qui semble y sévir, partager une voie étroite toute en courbes avec les camions, ça donne finalement pas trop envie. Dans notre tête on remercie cette dame qui nous a prévenus ! Donc pas trop de regrets au final. On se fera même déposer plus loin que prévu, dans la grande ville en question. Et pour être franche, si on a le choix, on préfère ne pas revivre un Salvador bis :-)! Autant, lorsque les éléments naturels se déchaînent ou lorsqu’un animal nous attaque pour protéger son territoire, on trouve cela acceptable. C’est un peu comme défendre son steak, c’est loyal. Ce qu’on craint plutôt, c’est le bipède détraqué ou mal intentionné, surtout quand il est armé…

Ca secoue pas mal là dedans

Ca secoue pas mal là dedans

Le lendemain, rebelote, en demandant notre chemin à un chauffeur de taxi pour sortir de la ville de Toluca, un homme qui a entendu la conversation nous arrête gentiment pour nous signaler que le trajet expliqué n’est pas recommandé pour nous, touristes. Il nous demande de faire marche arrière et reprendre l’axe principal, très lourd en trafic, car il ne vaut mieux pas qu’on s’attarde dans les quartiers annexes. Il nous fera même un dessin sur un bout de papier pour nous indiquer le chemin à prendre, en employant plusieurs fois « s’il vous plaît » dans ses phrases pour qu’on suive strictement le trajet qu’il nous conseille et ne pas écouter d’autres gens. « S’il vous plaît », comme pour signifier qu’on arrivera ainsi à bon port, sain et sauf. Autant vous dire que ça nous a refroidis et que ça commence à bien faire toutes ces mises en garde. Bien entendu, on est super reconnaissant pour ces interventions mais c’est juste que pour le moral, c’est pas terrible. Au Mexique, nous n’avons jamais ressenti aucune peur ni perçu aucune menace. Par contre, on lit bien l’inquiétude des gens avec qui on parle de notre voyage. Les yeux se plissent, le visage se ferme et la discussion se termine quasiment toujours par « que Dieu vous protège ».

Les jours suivants se déroulent sans encombre avec encore quelques mises en garde, bien sûr, au cours des nombreuses discussions avec les mexicains. Comme nous sommes relativement proches de la capitale, le trafic est lourd. Le bruit incessant des moteurs nous fatigue mais la route est plate donc on en profite pour accélérer la cadence. Notre prochaine pause est prévue à Queretaro, connue pour son joli centre colonial classé au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Vive le vélo

Vive le vélo

Oui, on a soif !

Oui, on a soif !

Du jambon serrano et des saucissons en veux-tu en voilà

Du jambon serrano et des saucissons en veux-tu en voilà

Les zones résidentielles en sortie de ville...

Les zones résidentielles en sortie de ville…

Une vingtaine de kms avant d’arriver à Queretaro,  le long de la route, un mexicain qui bricole le moteur de sa voiture dans un terrain vague, heu dans son jardin pardon, nous hèle pour qu’on vienne discuter avec lui. On lui explique ce qu’on fait et on l’écoute :
« Ah vous allez vers le nord, vous savez, c’est du sable et des pierres là-haut, il n’y a rien. Je connais bien le coin, j’ai essayé de passer la frontière 10 fois pour rentrer aux USA. J’me suis fait attraper 7 fois quand même ! Bon, quand c’est du côté mexicain, ça va si t’as de l’argent pour arroser les flics ou l’armée. Par contre, si tu ne peux pas payer, tu dérouilles, voire pire. Côté américain, c’est différent, ils te ramènent directement au Mexique. Tu ne peux rien négocier mais par contre ils te traitent bien. Au final le plus dur, c’est les 5 jours que tu passes dans le désert à marcher avec les coyotes (les passeurs) qui te guident. La dernière fois que je suis passé, je suis resté 2 ans là-bas pour bosser. Et puis il y a eu la crise et ils ont fait la chasse aux sans-papiers. Du jour au lendemain c’était fini ! Les narcotrafiquants, eux, ils n’ont pas de problème pour passer, ils y vont en avion, en camion, en voiture, en bateau…ils ont de l’argent ! Vous allez au Canada ? Faites plus simple, prenez l’avion à Queretaro, ce sera plus rapide. Bon allez bonne route ! ». Fin de la discussion, le gars replonge dans son moteur. Intéressant.
La ville de Queretaro est effectivement très belle et le centre colonial vaste. On prend beaucoup de plaisir à nous perdre dans les ruelles. C’est jusqu’alors, une des plus belles villes qu’on ait visitée.

Queretaro

Queretaro

Queretaro

Queretaro

Dans les rues de Queretaro

Dans les rues de Queretaro

Vincent aime les points de croix

Vincent aime les points de croix

Ah les corvées quotidiennes

Ah les corvées quotidiennes

C'est bon ça

C’est bon ça

Pour la suite de notre voyage, une belle série de jolies villes nous attend aussi : Guanajuato (encore classée au Patrimoine mondial de l’Unesco), Zacatecas (idem), Durango et Mazatlan. Ca nous donne encore plus d’énergie de savoir qu’on va être récompensé de nos efforts ! Même les multiples crevaisons n’arrivent pas à entamer notre moral d’acier et puis les mexicains sont toujours aussi adorables avec nous.

Comment t'as fait ça ??

Comment t’as fait ça ??

Encore une !

Encore une !

Carton plein pour Vincent

Carton plein pour Vincent

Entre nous, c’est bien fait pour lui qui pense que je fait TOUJOURS exprès de rouler dans les débris… :-).

Un élevage de veaux au bord de l'autoroute...

Un élevage de veaux au bord de l’autoroute…

Les pauvres veaux sont enchaînés

Les pauvres veaux sont enchaînés

Lors d’une pause dans une station essence, un agriculteur engage la conversation. Ce sont les drapeaux des pays traversés qu’on a collé sur les vélos qui l’ont interpellé. José adore voyager et nous invite à le suivre pour… une dégustation de fraises ! En effet, les fraises vendues dans le pays proviennent toutes de la région et il est très fier de nous montrer ses terrains. C’est lui qui a le plus grand rendement du coin grâce à son dispositif de serres. Il nous explique qu’il produit des fraises durant 9 mois de l’année et les 3 autres mois sont consacrés à la production d’asperges vertes et blanches. On écoute ses explications, la bouche pleine de fraises mûres. Au fond de la serre, un employé balance copieusement un produit dans les rangées. Pris d’un doute, on lui demande ce qu’il fait. La réponse nous fait passer l’envie de fraises : « c’est pour tuer les petites araignées blanches qui attaquent les fraises » nous dit-il. Gloups… tant pis, elles sont quand même bien bonnes et cette rencontre inattendue nous file la pêche nécessaire pour grimper au village de Guanajuato.

Miam !!!

Miam !!!

Merci pour les fraises José !

Merci pour les fraises José !

Nous sommes tombés sous le charme de Guanajuato, qui se classe en tête des  plus belles villes du voyage. C’est dire à quel point elle nous a plu !

Guanajuato

Guanajuato

Guanajuato

Guanajuato

L'université de Guanajuato

L’université de Guanajuato

Un curieux

Un curieux

Vous remarquerez qu'il fait toujours beau ici

Vous remarquerez qu’il fait toujours beau ici

Deux curieux

Deux curieux

On joue à cache-cache ?

On joue à cache-cache ?

Magnifique chien de race

Magnifique chien de race

Guanajuato

Guanajuato

Le chien de balcon

Le chien de balcon

Tu veux un tacos ?

Tu veux un tacos ?

Ou un épi de maïs ?

Ou un épi de maïs ?

Chien à la retraite

Chien à la retraite

De belles balades à faire

De belles balades à faire

Etroites ruelles

Etroites ruelles

Le théâtre de Guanajuato

Le théâtre de Guanajuato

Uniformes obligatoires à l'école

Uniformes obligatoires à l’école

Sympa pour accompagner nos sushis

Sympa pour accompagner nos sushis

Vue depuis notre chambre

Vue depuis notre chambre

Vue de notre chambre

Vue de notre chambre

On a un peu de mal à quitter Guanajuato pour rejoindre Zacatecas mais la route nous appelle !

Allez, il est l'heure de partir

Allez, il est l’heure de partir

Nous poursuivons notre avancée vers le nord sur des axes très empruntés mais nous offrant un large accotement pour être tranquilles.

Pause autoroute

Pause autoroute

Je me ramènerais bien une paire de santiags...!

Je me ramènerais bien une paire de santiags…!

Après une bonne nuit de sommeil dans un hôtel situé dans une zone industrielle (la classe 🙂 ), nous nous arrêtons à Cosio, minuscule point sur la carte, pour chercher une chambre. Il y a bien une auberge dans ce tout petit village mais il est complet et on nous renvoie chez une famille qui loue des chambres au mois. Pas de bol non plus, il n’y a plus de place. Après concertation avec son mari, la dame nous propose de nous ouvrir la maison de sa sœur, qui ne vient que très rarement ici. C’est tout bon, on ne dormira pas au chaud ce soir mais au moins à l’abri ! Merci Audelia, qui nous invitera même à venir dîner chez elle le soir.
Audelia et Jorge ont vécu 30 ans en Californie avant de revenir s’installer dans le village l’année dernière à cause des problèmes de santé de Jorge. Jorge a du mal à marcher et est un peu paralysé sur toute la partie gauche de son corps, suite à une attaque cardiaque survenue aux Etats-Unis. De ce fait, il a perdu son boulot de chauffeur routier et le montant élevé des soins médicaux ont poussé le couple à revenir au Mexique. Audelia nous explique qu’elle ne se fait pas à sa nouvelle vie et que les Etats-Unis, où vivent 5 de leurs 6 enfants, lui manquent. Ici, nous dit-elle, il n’y a rien à faire, pas de travail. Tous deux ne travaillent pas et ne perçoivent aucun revenu sauf les maigres loyers des chambres qu’ils louent et l’argent envoyé par les enfants.
Au fil de la discussion, on apprendra que cela faisait des années qu’ils n’étaient plus revenus au Mexique car la route au nord du pays était trop dangereuse. Les voitures, chargées en marchandises et cadeaux en tout genre, étaient régulièrement la cible d’attaques armées par des bandes organisées. Ils avaient trop peur. Tout le monde a peur. C’est seulement depuis peu qu’ils voient des convois de voitures circuler en direction ou en provenance des Etats-Unis. C’est tout récent, nous disent-ils. La situation semble donc s’arranger.

En compagnie de José et d'Audelia

En compagnie de José et d’Audelia

Sur la route, le verdoyant a fait place au rocailleux.

Tu sais où on est ?

Tu sais où on est ?

Il n’y a plus d’arbre, tout n’est que sable, pierre, cactus et herbes rases. La vue est dégagée sur des kilomètres. Ce paysage désertique nous enchante car très différent de ce qu’on connaît chez nous. On aime le « rien », avoir la sensation d’être des crottes de mouches dans cette immensité :-). On a l’impression d’être des intrus dans ce décor de western. On est peinard quoi !

Y a quelqu'un ?

Y a quelqu’un ?

La route pour nous

La route pour nous

Il n'y a qu'un mot: peinards !

Il n’y a qu’un mot: peinards !

Une fois arrivés à Zacatecas, ville touristique avec encore son centre historique classé au patrimoine mondial de l’Unesco, on est étonné de constater que la ville semble complètement endormie. Pas de marchand ambulant, aucun touriste. En 3 jours, on aura la confirmation que les hôtels sont vides, pareil pour les restaurants. Il ne se passe absolument rien dans cette ville. Bien que ce ne soit pas la saison haute, c’est surprenant d’être les seuls touristes dans une ville décrite comme « incontournable » dans beaucoup de guides. Etrange.

Façade de la cathédrale de Zacatecas

Façade de la cathédrale de Zacatecas

Les jours suivants, pour rejoindre Durango, ne sont pas des plus reposants. Si, en fait. Je m’explique. Les conditions de sécurité sur la route peuvent changer très vite ici et la route de Zacatecas vers Durango (environ 300 kms) serait devenue dangereuse selon les dires des Mexicains.

Rien que nous

Rien que nous

Et parfois des camions

Et parfois des camions

En effet, nous avions à peine pédalé 90 kms depuis Zacatecas qu’une patrouille de la police fédérale nous « arrête » pour nous demander ce qu’on faisait ici, sur la route. On leur explique donc qu’on a l’intention de pédaler ainsi encore quelques temps dans le pays et notamment jusqu’à Durango. S’en suit un long monologue sur les risques démesurés que nous prenons ici, sur cette portion de route où des agressions et braquages ont régulièrement lieu depuis quelques mois. En réponse, on leur promet de ne jamais rouler de nuit comme on l’a toujours fait et que de toute façon, on avait l’intention de nous arrêter ici pour aujourd’hui et commencer à chercher un lieu où passer la nuit, soit en louant une chambre chez l’habitant, soit en posant notre tente quelque part un peu plus loin. La mine désapprobatrice d’un agent et sa moustache qui se tord nous fait comprendre que ça n’a pas l’air de lui plaire. L’un d’entre eux nous expliquera qu’il ne souhaite pas qu’on reste dormir où que ce soit dans le coin. Au bout d’un long échange, on comprend qu’il faut qu’on parte d’ici… à bord d’un véhicule. La police nous arrête un pick-up et nous fait monter, nous et nos montures. Nous sommes pris en charge par un convoi de forains qui nous dépose dans un village « sûr » situé à 130 kms avant Durango. Daniel, le conducteur, nous confirme que la route est devenue dangereuse depuis un an à cause d’attaques régulières et que des règlements de compte entre narcotrafiquants ont fréquemment lieu dans les villages. Il nous explique qu’il y a quelques mois, il se promenait dans la rue avec son fils de 5 ans et sa femme lorsque des coups de feu ont eu lieu devant eux. « Nous nous sommes tout de suite jetés à terre. Il y a eu 4 morts. », nous dit-il. Tiens donc :-)! A priori, ce ne sont pas les narcotrafiquants que nous craignions. Ils s’en fichent de nous, gringos à vélo. Notre crainte, c’est plutôt de tomber sur des délinquants bien enfouraillés (« enfouraillés », c’est Vincent qui l’a rajouté bien sûr)qui semblent être bien présents dans les parages. De notre expérience salvadorienne, on a bien compris que ça les énervait encore plus quand ils se rendent compte que tu n’as presque rien à voler…Au final, on a l’impression que c’est aussi dangereux de posséder que de ne rien posséder, sont chiants ces gars là :-)!

On passe la nuit à Sombrerete avant de tenter de faire du stop jusqu’à Durango. Comme je vous l’ai dit, 130 kms nous séparent de la ville. Il y en a marre d’entendre tous les jours depuis deux semaines (depuis que nous sommes au nord de la capitale en fait), que la route est dangereuse. Il y en a marre de lire la crainte sur le visage de nos interlocuteurs qui sont pourtant si sympas. Il y en a marre d’entendre « que Dieu vous protège » à chaque fin de discussion!

Ne sachant où se placer stratégiquement pour réussir à se faire embarquer en stop, nous optons pour une courbe donnant sur un vaste terrain. Je tente le pouce levé à chaque passage de voiture. Vincent, lui, est parti discuter avec un garagiste à 100m pour prendre la température. Il m’apprend que le coin n’est pas « sûr » car les bandes se tirent dessus ici. Impeccable. On attend encore un peu avant qu’un pick-up se gare à notre niveau. A bord, Ernesto et son épouse, la trentaine, nous informent que la zone est super craignos et que personne ne s’arrêtera jamais ici. Les gens ont trop peur. Pourtant, il faut savoir que nous sommes à peine à la sortie du village. Ils nous proposent de nous déposer à une dizaine de kms, dans un endroit plus calme. Ne comprenant pas où ils comptaient nous déposer et la méfiance aidant, on refuse poliment en leur expliquant qu’on allait essayer encore un peu. Ils reviennent au bout de 10 min pour nous proposer de faire un détour et nous déposer dans un village à 50 kms d’ici sur notre route. Ils nous expliquent qu’ils ne peuvent pas nous laisser là où on fait du stop, nous touristes, car Ernesto est persuadé qu’il nous arrivera quelque chose. Encore des anges-gardiens. On se serre à 4 à l’avant du pick-up et pendant 20 min, on discute de tout et de rien, on rit comme d’habitude au Mexique. Ils nous apprennent qu’un américain a été tué ici l’année dernière pour sa moto. On essaie de relativiser sur notre cas en expliquant qu’attaquer des touristes pour voler des vélos, c’est plutôt prendre beaucoup de risques pour pas grand-chose. Mais il est formel : « le problème c’est qu’ils peuvent vous tuer. Ils s’en fichent ces gens-là. Et ne comptez pas sur la police ou l’armée pour vous aider, ils sont tous pourris ! ». Ils nous déposent à une station essence.  A nous de trouver une autre voiture pour couvrir les 80 kms restants. Vincent fait le tour des voitures qui font le plein et en 5 min nous trouve un autre pick-up. A bord, une famille de 3 personnes, qui a tout de suite accepté de nous prendre. Idem, ils nous confirment que la route est dangereuse mais pas uniquement pour nous. Eux aussi sont des cibles potentielles. D’ailleurs, ils partent faire des courses à Durango mais se dépêcheront de rentrer avant la nuit… Dans leur entourage, ils ont des personnes qui se sont fait attaquer et leur beau pick-up peut attirer la convoitise… Sur la route, ils conduisent comme sur un circuit de formule 1. On est collé au siège :-)!

Ernesto et son épouse

Ernesto et son épouse

Comme je le disais plus haut, nous n’avons jamais perçu ni violence ni menace au Mexique. Jamais nous nous ne sommes sentis en danger. Au contraire, après l’Amérique centrale, on s’est même fait la réflexion que c’était un pays reposant. Cependant, à force de lire de l’inquiétude sur les visages et d’entendre parler de danger tous les jours durant les 2 dernières semaines, bah, le doute finit par s’immiscer dans nos esprits. On finit par être nous aussi inquiets et méfiants. On profite moins du paysage. On est plus tendu, plus fermé. On prend nettement moins de plaisir à voyager dans ces moments-là, mais heureusement, on relativise toujours.

Sur les 600 kms qui nous restaient, on n’en pédalera que la moitié. Tant pis. C’est le prix à payer pour avoir l’esprit tranquille. A 10 jours de retrouver ma mère et ma grand-mère, qui font le déplacement à Los Angeles pour nous voir, l’excitation de les voir balaie la déception de ces kilomètres « perdus ». En plus, une grosse partie de ma famille vit à L.A. et ils nous attendent de pied ferme pour faire la fête !
Pour consolation aussi, les rencontres provoquées durant ces deux jours à faire du stop ont été riches. Les gens se confient et semblent particulièrement heureux de nous aider, comme si dans leur esprit ils avaient l’impression d’être venus à la rescousse de deux gringos en péril :-).  Pour nous, ce sont de belles leçons d’entraide et nous apprenons que la peur peut parfois rendre les gens individualistes, mais elle peut aussi donner naissance à une grande chaîne de solidarité et c’est particulièrement vrai au Mexique. Jusque-là, face à des situations risquées, il y a toujours eu quelqu’un pour nous prévenir et nous barrer la route. Ce sont nos anges-gardiens. Le Mexique en est truffé.

Nous voilà donc à Durango, où nous profitons de notre avance pour y rester 3 jours et étudier la suite de notre périple. Nous allons quitter la route qui mène vers le nord pour bifurquer à l’ouest en direction du Pacifique jusqu’à Mazatlan, grosse station balnéaire. La route vers la côte est paraît-il une des plus belles du pays. Et effectivement, pour nous, elle l’est !!

Sortir de Durango ne fut pas très compliqué. Direction l’autoroute, en tout cas pour les portions qui existent. Effectivement, pour l’heure, seules deux sections sont en fonctionnement: les 100 premiers km depuis Durango et une vingtaine de km avant la côte. La section du milieu en montagne est toujours en cours de construction. Ce n’est pas grave car l’ancienne route a l’air d’être au moins aussi spectaculaire, toute en courbes et virages serrés à flanc de montagne avant de rejoindre la côte.

Paysage aride au départ de Durango

Paysage aride au départ de Durango

Un fort vent de face nous accueille ce matin et soufflera toute la journée. On s’en doutait car la côte Pacifique est balayée par un vent d’ouest/nord ouest. C’est une constante. On plaisante souvent sur notre « wrong way trip ». En tout cas, ce matin, on ne plaisante pas trop, on serre plutôt les dents. On se concentre pour ne plus se focaliser que sur le rythme des coups de pédales. La route est vallonnée, ce qui rend l’effort encore plus conséquent. Je peine et avance comme un escargot, le plus lent des escargots. Le nez dans le guidon, je perds patience et n’arrive pas à positiver au point de trouver ce qu’on est en train de faire complètement débile. C’est comme ça, il y a des jours sans. Aujourd’hui, c’est sans. Je me sens épuisée au bout de plus de 5h d’efforts, j’ai les genoux qui tirent et on n’est pas rendu. 50 km nous séparent encore du prochain village. Le vent ne se calmant pas, je « crise ». Je n’ai plus qu’un souhait : que le vélo se brise tout seul et rejoindre Mazatlan en bus. Après concertation, nous nous résignons à faire du stop pour arriver au village prévu. De toute évidence, ce n’est une partie de plaisir pour aucun d’entre nous deux.

Ligne droite = fort vent de face

Ligne droite = fort vent de face

Une chambre douillette, une bonne nuit de sommeil et le moral repart.

Un feu qui réchauffe les coeurs et les corps

Un feu qui réchauffe les coeurs et les corps

Les paysages sont beaux et l’air vivifiant. Avec un peu de chance, l’ancienne route étant très tortueuse, on sera un peu à l’abri du vent. Comme hier, on ne fait que grimper. Après le désert, nous voici au milieu d’une forêt de pins.

La route est agréable

La route est agréable

Aujourd’hui est une journée « courte », un peu moins de 50 km mais il est à peine 15h lorsqu’on arrive à destination alors on décide d’avancer afin de raccourcir la distance pour les prochains jours. Tous les mexicains croisés sont unanimes. Il n’y a que de la descente vers le prochain village. Wow, une descente douce de 53 km ! Puisque ça a l’air fastoche, on poursuit notre route sans se poser davantage de questions. Bizarrement, en guise de descente, c’est une montée raide qui nous accueille suivie d’une série interminable de montée-descente-montée-descente. Le paysage est vraiment beau et nous fait passer la pilule. La nuit commence à s’inviter et on espère à chaque virage voir le village où on a prévu de passer la nuit. En vain. On cherche du regard un endroit où poser notre tente mais on est à flanc de montagne. Heureusement, on finit par arriver de nuit à El Palmito et on se rue vers le premier « hôtel » croisé. Effectivement, on est passé de 2540 m à 1940 m donc il y a bien une descente, sauf que c’était tellement vallonné qu’on n’a jamais ressenti de descente…

Une très belle route

Une très belle route

Une très belle route

Une très belle route

A flanc de montagne

A flanc de montagne

De belles courbes, un bel asphalte, le rêve de tout cyclo

De belles courbes, un bel asphalte, le rêve de tout cyclo

Kiroukou ne se lasse pas du paysage... mais il faut partir !

Kiroukou ne se lasse pas du paysage… mais il faut partir !

On n'est pas rendu...

On n’est pas rendu…

On est au niveau des nuages

On est au niveau des nuages

Un panneau indique 110 km pour Mazatlan. On tente le coup ou pas ? Les jambes sont lourdes de l’étape de la veille mais l’envie d’en découdre est là. Encore une fois, les mexicains rencontrés sont unanimes, il n’y a que de la descente et du plat jusqu’à Mazatlan. Cette fois-ci, c’est le cas. Après 15 km, on s’élance dans une belle descente ultra sinueuse avant de rejoindre la nouvelle autoroute. La pente devient plus douce et on se laisse glisser tout en admirant le paysage. La route est spectaculaire. On traverse des canyons, des tunnels et des ponts. 35 km de descente au total, c’est un régal.

Un cycliste heureux

Un cycliste heureux

Passer le Tropique du Cancer à vélo, la classe :-)

Passer le Tropique du Cancer à vélo, la classe 🙂

La nouvelle autoroute est vraiment spectaculaire

La nouvelle autoroute est vraiment spectaculaire

Pas moins de 18 tunnels

Pas moins de 18 tunnels

Des dizaines de ponts pour admirer le paysage

Des dizaines de ponts pour admirer le paysage

On est toujours au dessus des nuages

On est toujours au dessus des nuages

Vers Mazatlan, du sec à nouveau

Vers Mazatlan, du sec à nouveau

A l’approche de Mazatlan, le trafic devient lourd et on parvient à rejoindre la vieille ville sans trop de soucis. Pour fêter la fin de notre dernière étape au Mexique, on décide de s’offrir une jolie chambre pour3 nuits. Cerise sur le gâteau, on tombe sur un charmant Bed & Breakfast tenu par Alicia et William, un couple mexicano-hollandais. L’endroit est vraiment sympa et le prix hors de notre budget mais c’est notre jour de chance aujourd’hui. Alicia et William nous ont à la bonne et comme le courant passe bien, ils nous font un rabais de près de 50%. Hourra !!! Un beau cadeau pour nos trois dernières nuits au Mexique. On aura aussi quelques bonnes discussions sur « comment monter son affaire au Mexique »… Ça donne des idées 🙂 .

Alicia et William, merci pour votre cadeau

Alicia et William, merci pour votre cadeau

Avant de monter dans le bus qui nous amènera à Tijuana, on prend le temps de digérer ces dernières semaines passées au Mexique. Ce sera pour nous un des pays les plus marquants du voyage, tant pour ses paysages que pour la gentillesse des gens.
Pour l’heure, il nous faut filer à Los Angeles, où on est très attendu par ma famille. Fin de l’Amérique latine : changement de décor, de langue, de culture. On est toujours sur le continent américain mais pour nous, c’est comme le début d’une nouvelle aventure cyclonomade.

Ciao les amis !

Ciao les amis !